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L’autopartage : une façon plus écologique d’envisager les trajets automobiles 

Mobilité verte autopartage voiture

Aujourd’hui, des modes de transports alternatifs à la voiture se développent afin de désengorger les villes et de permettre de remettre l’humain au cœur des smart city. Pourtant, les déplacements automobiles restent souvent privilégiés par les usagers qui sont dépendants de la praticité de ce mode de transport afin d’effectuer des trajets moyens ou longs. L’autopartage permet à ces derniers de louer une voiture via une borne ou directement auprès de particuliers. Cette nouvelle pratique pourrait-elle, à terme, être une réponse viable aux besoins de déplacement des citadins ? Réponses.

Comment fonctionne l’autopartage ?

L’autopartage, c’est la mise à disposition d’une flotte de véhicules à des usagers abonnés, sans une remise de clés en main propre. Généralement, tout se passe directement via une application. L’utilisateur débloque une voiture dans son périmètre géographique, puis peut librement l’utiliser durant un certain laps de temps. Ces véhicules sont accessibles 7j/7 et 24h/24, ce qui permet de répondre à des contraintes d’utilisation. L’utilisation du service est facturée proportionnellement à la durée de réservation et à la distance parcourue. Ces tarifs sont généralement fixes toute l’année et sont définis dans le cadre du contrat signé par l’usager lors de son inscription.

Actuellement, plus de 12 000 véhicules sont disponibles en France, qui sont partagés entre différents acteurs, tels que Citiz, Marguerite, Leo&go, etc.

On peut distinguer quatre modes de fonctionnement de l’autopartage :

  • L’autopartage “en boucle”: l’usager loue une voiture depuis une station d’attache, puis la restitue à cette même station.
  • L’autopartage en “free-floating”, qui consiste à mettre à disposition des véhicules sans borne d’attache. L’usager peut donc utiliser un véhicule sans se soucier de le ramener ensuite au même point de location.
  • L’autopartage entre particuliers, via une application dédiée ou dans la sphère privée (famille, voisins, etc.).
  • L’autopartage combiné, qui mêle une offre en boucle et une offre en “free-floating”.

L’autopartage en “free-floating” se démocratise de plus en plus puisqu’il facilite grandement les trajets des usagers. En 2022, 40 nouvelles communes ont proposé ce service aux habitants. Les véhicules utilisés sont hyperconnectés, afin de rendre les déplacements efficaces et sécuritaires.

Un investissement moindre pour l’usager

L’autopartage permet à l’usager de ne plus être dépendant de l’achat d’un véhicule motorisé afin de se déplacer. Cet achat étant aujourd’hui un investissement relativement conséquent, il n’est pas forcément nécessaire dans des milieux urbains où l’offre de transports est suffisamment développée.

Ainsi, grâce au système d’abonnement, l’usager ne paye que pour l’utilisation qu’il fait du véhicule, et aucune dépense matérielle supplémentaire n’est demandée pour l’utilisation du service.

Une mobilité verte et bénéfique pour les smart city

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, l’autopartage est une pratique bénéfique tant pour l’environnement que pour l’espace urbain.

Selon une enquête de 6t pour l’ADEME, un véhicule en autopartage permettrait de remplacer 5 à 8 véhicules personnels, de supprimer 10 000 à 19 000 kilomètres parcourus en voiture personnelle par an, et de libérer 0,9 à 3 places de parking dans les villes. De plus, un abonné réduirait de près de 10 % ses émissions de gaz à effet de serre.

L’autopartage est également bénéfique puisqu’il permet d’accorder une importance nouvelle aux mobilités durables. Les usagers qui ont recours à un service d’autopartage sont plus enclins à utiliser d’autres modes de déplacement. Selon l’Association des Acteurs de l’Autopartage, qui regroupe 14 grands acteurs du secteur, les abonnés ont plus recours aux transports en commun (+18 %), au vélo (+22 %) et à la marche (38 %). La voiture devient donc une option, qu’ils n’utilisent que lorsque cette dernière est indispensable (un déplacement en dehors d’une ville, par exemple).

L’autopartage répond donc aux exigences en matière de transition énergétique. Les flottes sont entièrement électriques ; et la mise à disposition de ces véhicules permet aux mairies d’envisager différemment l’espace public. Des places de parking en moins, c’est autant d’espace en plus pour remettre l’humain au cœur de la ville.

Quel avenir pour l’autopartage en France ?

Malgré la mise à disposition d’une flotte de véhicules conséquente, l’autopartage peine à se démocratiser en France. La faute à des tarifs parfois élevés, ou à des usagers qui sont réfractaires par souci d’hygiène. Toujours selon l’étude de 6t, il faudrait multiplier par 100 le volume de services existant afin que cela ait un impact réel sur l’environnement.

Les acteurs du secteur ont donc un véritable travail à effectuer pour démocratiser cette pratique qui compte actuellement trois fois plus d’abonnés chez nos voisins allemands.

Actuellement, seulement 2 % des communes françaises proposent ce service. L’Association des Acteurs de l’Autopartage a donc mis en place un guide à destination des collectivités, afin de leur donner les clés pour mettre en place des actions de développement de l’autopartage sur leur territoire. Cette initiative permet donc de mettre en lumière les bénéfices, à la fois pour l’environnement et pour les usagers, de la mise à disposition d’une flotte de véhicule en autopartage dans des communes où l’utilisation d’un véhicule motorisé reste la norme.