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Exclusion sociale et smart city

smart city exclusion sociale

Si l’on compare la ville actuelle avec les territoires d’antan, il est plutôt acté que la cohésion sociale tend à disparaître. Pourtant, la promesse autour de la ville intelligente ou smart city est entre autres de favoriser l’inclusion sociale et le mieux vivre ensemble. Quelle en est la pratique ? A l’heure où les villes s’étendent et deviennent tentaculaires, où les écoquartiers se multiplient et que la donnée se propage, il semble que certains restent parmi les grands oubliés de la ville du futur. Faisons le point.

Améliorer la qualité de vie des citoyens, enjeu majoritaire de la smart city

L’innovation, prédominante dans nos sociétés, contribue autant à accentuer cette cassure qu’à la réinventer, pour les populations fragilisées. Le numérique notamment, central dans la smart city, amène à réellement comprendre les comportements des usagers et à épauler tous les citadins dans leur mobilité ou au quotidien à travers une multitude de téléservices. Cela implique bien sûr que les usagers aient accès aux outils informatiques et sachent également s’en servir…

Smart city : le numérique crée-t-il des disparités ?

Le premier point à aborder concerne peut-être l’accès et/ou la manipulation des nouvelles technologies – des nouveaux usages – ayant émergé avec la smart city. A ce jour, il s’agit encore d’une problématique pour une partie de la population : classes sociales en difficulté, personnes âgées, souffrant d’un handicap etc.

On estime aujourd’hui que plus de 10 millions de Français seraient concernés, d’où l’urgence de s’intéresser à cette question de l’inclusion sociale et du numérique.

Le numérique est également générateur d’usages qui parfois nous dépassent, notamment en termes de surconsommation. Résultat : il s’installe également une certaine dépendance chez les usagers, laquelle vient faire obstacle aux objectifs de résilience et aux efforts de réduction des disparités sociales…

Des écoquartiers porteurs de lien social, mais pour qui ?

Lorsqu’on parle de smart city et d’exclusion, il faut aussi s’intéresser à la question de l’habitat, en tous points centrale. De tous nouveaux écoquartiers (écologiques, économiques) intègrent une multitude de dispositifs de proximité, lesquels ont vocation à permettre aux habitants de s’approprier leurs espaces urbains. Ecosystèmes locaux, circuits courts, développement du maillage de transports en commun etc., ces projets d’écoquartiers foisonnent et aboutissent souvent avec brio. Mais que penser des populations défavorisées n’ayant pas les moyens de s’y installer ? On constate finalement de plus en plus de disparités quant au foncier, entre des quartiers historiques et de nouveaux espaces urbains connectés et inclusifs, effectivement porteurs de lien social.

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De nombreux évènements traitent de cette problématique, à l’instar de la conférence “La Smart City réduira-t-elle les inégalités ?” conduite en 2018. La mixité sociale est-elle le propre de la ville d’aujourd’hui ? Pas sûr. Quoi qu’il en soit, cette question reste aujourd’hui plus que jamais centrale, dans un contexte de crise sanitaire, d’évolution rapide des espaces urbains et de naissance de nouveaux usages.