Aller au contenu

Zoom sur les grands principes de l’agriculture responsable

agriculture eco responsable pour la smart city

Engagement sanitaire, compétitivité économique mais aussi enjeux environnementaux… l’agriculture fait partie de l’un des secteurs aux fortes problématiques de transition énergétique. Depuis 2014, on parle désormais d’agro écologie, une agriculture plus mécanisée mais aussi plus responsable, faite de pratiques innovantes et réconciliant le dialogue avec les différents acteurs de la société. Où en est l’agriculture éco responsable en France et quelle place tient-elle dans la smart city ? Quelques éléments de réponse.

Réforme de la politique agricole commune : vers une agriculture plus responsable

Si le concept du “manger mieux” a désormais conquis une bonne partie de la France, le gouvernement n’est pas en reste. En France, la nouvelle politique de l’alimentation tend à favoriser le “patriotisme alimentaire” ; comprenez : un approvisionnement local permettant à la fois de maîtriser les coûts, mais également de maîtriser la qualité du produit et de respecter l’environnement. Plus que jamais, il s’agit également de répondre via l’agriculture aux grands enjeux du développement durable.

Le propre de l’agroécologie est d’être une “science interdisciplinaire, des pratiques agricoles et un mouvement social” (source : Jean-Marc Meynard, directeur de recherche à AgroParisTech).

Cela se traduit par plusieurs caractéristiques :

  • Vivable, pour la société et pour l’environnement
  • Viable, économiquement
  • Equitable, à la fois socialement et économiquement

Des grands principes, qui pourraient être effectivement touchés du doigt à condition de s’atteler à soigner dès maintenant les maux de l’agriculture intensive : gaspillage d’eau, appauvrissement des sols, rejets de CO2 ou encore perte de biodiversité.

Agriculture responsable : par où commencer ?

1/ Prôner la préservation de l’eau

La raréfaction des ressources d’eau douce est un fait. Or, les exploitations d’agriculture et d’élevage intensif comptent pour beaucoup dans le gaspillage de cette ressource : jusqu’à une dizaine de litres d’eau par jour et par bovin, 900 km3 d’eau par an pour les diverses cultures alimentaires en moyenne… En règle générale, l’utilisation de l’eau dans l’agriculture n’est pas réglementée, et les dérives sont nombreuses.

L’agriculture française consomme presque 50 % de l’eau potable utilisée en France, un chiffre porté à 70 % au niveau mondial.

Préserver l’eau, et s’orienter vers une agriculture plus responsable, cela passe si possible par un système d’irrigation bien dimensionné, voire au goutte-à-goutte. On parle aussi de micro-irrigation, un système permettant d’économiser l’eau tout en maximisant la part de végétaux correctement irrigués : “jusqu’à 95 % contre 70 à 80 % en moyenne pour un système d’irrigation à couverture complète” (source : conso.eco). Cela est aussi l’affaire de bon sens et d’organisation : système de récupération des eaux, programmation des plantations selon la saison, utilisation de cultures de couverture pour réduire le besoin d’engrais et donc d’eau, choix d’arroseurs rotatifs en lieu et place d’arroseurs fixes, utilisation d’abreuvoirs économes, etc.

2/ Réduire l’empreinte carbone des exploitations agricoles

Selon les différentes études, l’agriculture intensive serait actuellement responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial (en prenant en compte la déforestation d’origine agricole). En cause : des modèles de production favorisant à tout prix la croissance, en réponse à une demande massive de produits alimentaires. Outre le CO2, les exploitations agricoles génèrent également du méthane (lié aux émissions des ruminants) et du protoxyde d’azote (lié aux engrais).

Comment compenser cet impact ?

  • S’orienter vers une agriculture biologique, éradiquant ainsi la part d’engrais azotés minéraux.
  • Opter pour la méthanisation de sous-produits agricoles,
  • Prévoir des espaces entretenus en prairie de sorte de favoriser le stockage carbone dans le sol.
  • Etc.

Vous êtes vous-même agriculteur(trice) et souhaitez savoir par où commencer ? Sachez qu’il est possible de mener, accompagné par un professionnel, un bilan carbone de votre exploitation agricole (émissions directes et indirectes), destiné à déceler des pistes d’amélioration concrètes et chiffrées.

3/ Préserver la qualité des terres fertiles et la biodiversité

On le sait désormais : l’agriculture intensive tend à détériorer durablement la nature même des sols. Les monocultures à répétition ne permettent plus suffisamment aux sols de fixer les nutriments et de retenir le carbone. Contrebalancer cet appauvrissement de la terre et la perte de biodiversité qui l’accompagne passe par de nombreux axes :

  • Utilisation d’engrais naturels,
  • Pratique de l’interculture. L’idée est d’implanter des plantes à croissance rapide sur les terres labourées, entre deux cultures. Objectifs ? Contribuer à la fertilisation du sol en mobilisant ses éléments nutritifs, piéger les nitrates et lutter contre l’érosion. Cette pratique est une alliée de taille pour lutter contre la pollution des eaux et dynamiser la biodiversité attenante.
  • Etc.

Viser une agriculture éco responsable, c’est également s’atteler à la question de la transition des élevages intensifs. En Europe, 72 % des terres agricoles sont destinées à la production de nourriture pour le bétail. Rien qu’en France, 60 % des surfaces irriguées concernent du maïs, servant essentiellement à nourrir les animaux d’élevage. Selon les affirmations du gouvernement, on apprend également que “la France a le plus gros cheptel bovins d’Europe (18,1 millions de têtes)”.

Planifier la sortie de l’élevage industriel passe donc par un changement massif des comportements. Selon une récente étude, 82 % des Français s’estimaient favorables à une agriculture plus raisonnée et plus responsable. Et vous ?