Repenser la ville
Il est loin, le temps où les habitants des villes représentaient seulement 10 % des individus à l’échelle mondiale… Désormais, la ville concentre la majorité de la population. Elle est lieu de résidence, d’activités et de développement, mais également de dysfonctionnements, de bouleversements écologiques ou sociétaux de plus en plus importants. Penser la ville de demain pour la rendre plus durable devient un enjeu majeur. Mais qu’est-ce qu’une ville durable ? Le développement durable est-il un concept fortement corrélé ? Est-ce similaire à une smart city ? Nous passons en revue ces notions et les problématiques associées pour vous permettre de bien comprendre ce qu’est une ville durable.
Développement durable : agir aujourd’hui pour le monde de demain
Le monde tel qu’on le connaît évolue chaque jour, presque de façon imperceptible. Il se transforme du fait de nos actions en tant que citoyen, des impulsions gouvernementales ou tout simplement par lui-même, en réaction aux actions humaines.
Le développement durable – notion ayant fait son apparition dans les années 70 seulement – prend tout son sens lorsque l’on s’interroge sur le monde de demain. Pouvons-nous réellement encore penser que ce monde sera florissant et encore capable de répondre à nos besoins primaires d’ici plusieurs dizaines ou centaines d’années ? Il va de soi qu’en l’état actuel des choses, la réponse est non.
Ce que l’on entend par développement durable, c’est une manière plus saine d’envisager notre quotidien et notamment notre consommation à toutes les échelles. Saine pour qui ? Pour l’environnement, notamment. Il s’agit de consommer moins mais mieux, pour réduire notre impact environnemental à chaque étape de la chaîne. Ce faisant, nous sommes également amenés à respecter davantage les populations à travers le monde.
Le concept de développement durable implique un changement profond dans nos mœurs, une évolution qui aille bien au-delà de la simple micro-action citoyenne. Si nous voulons limiter l’impact du réchauffement climatique, nous devons nous investir. La ville de demain, dans son essence, va de pair avec le développement durable.
Ville durable et numérique, deux notions forcément corrélées ?
L’on peut se demander quelle place occupe le numérique au sein de la ville durable. S’agit-il d’une condition sine qua none à la création ou à la consolidation d’une ville résiliente et durable ? En fait, la réponse est non. Toutefois, le numérique peut selon les cas, grandement contribuer à la poursuite des objectifs du développement durable à l’échelle de la ville, en permettant l’optimisation des infrastructures et de leur usage et la meilleure gestion des sources d’énergie.
La politique urbaine, centrale dans le développement de la ville durable
Le développement durable prend désormais son sens lorsqu’il est intégré aux politiques urbaines. L’un des objectifs de cette écologie urbaine est de permettre une gestion mieux maîtrisée des ressources et un meilleur respect de la biodiversité tout en conservant la qualité de vie et la santé des habitants. Mais sur quels secteurs appuyer pour ce faire ?
- Les transports urbains. Une ville durable, dans l’idéal, doit limiter au maximum l’usage de transports fonctionnant à l’énergie fossile. L’offre en transports en commun et les infrastructures associées doivent donc être intelligemment développées, on parle de mobilité verte. L’incitation à l’utilisation de véhicules non polluants et/ou non motorisés doit également faire partie prenante du discours de la ville envers ses citoyens, un travail transverse et de longue haleine, qui a fort heureusement déjà débuté dans la plupart des villes françaises et internationales.
- La santé. La recherche et développement dans ce secteur permet notamment de s’attaquer de front aux nouvelles problématiques créées par notre mode de vie effréné. La pollution atmosphérique et des océans a par exemple un impact direct sur notre santé. La qualité de l’air s’amenuise, la question de la sécurité alimentaire de son côté, émerge.
- La construction. L’un des principaux objectifs de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique, c’est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Or, le secteur du bâtiment pèse énormément dans ces émissions. Réinventer le bâtiment et donc l’habitat dans la smart city est primordial !
- Les déchets et leur traitement. Il s’agit d’utiliser la ressource à bon escient notamment par le biais du recyclage. Eco-emballages, sensibilisation de la population, meilleure gestion des déchets en fin de vie… tout doit être étudié.
- Le traitement des eaux urbaines, mais également de l’eau de pluie, à récupérer.
Refroidir nos villes en ébullition
Imperméabilisation des sols, manque d’optimisation des bâtiments pour lumière et vent naturels, matériaux peu sains pour la santé et qui accumulent la chaleur… Tout cela contribue à provoquer une effervescence désagréable voire néfaste en ville. Cela est incompatible avec le concept de ville durable.
Alors pour refroidir nos villes et les rendre plus responsables, plusieurs pistes peuvent être envisagées : celle d’une architecture durable, par exemple, caractérisée la place accordée à la végétalisation. Les bâtiments passifs, qui privilégient l’apport de ressources naturelles telles que le soleil et le vent, les couleurs claires pour refléter la chaleur ou encore des matériaux plus responsables de l’environnement, sont également plus que jamais indispensables.
Ville durable, la preuve par l’exemple
Un exemple de ville durable ? À l’échelle de la ville, plusieurs se démarquent si l’on s’intéresse au panorama international : Montréal au Canada, ou encore Sydney, en Australie. Elles se distinguent notamment par une architecture durable particulièrement développée.
Mais une ville est empreinte de multitudes de nuances et qualifier une ville de 100 % durable n’est à l’heure actuelle pas envisageable. Pourquoi ne pas plutôt rechercher des exemples de quartiers écologiques ? Après tout, une ville durable c’est également un agrégat d’écoquartiers reliés entre eux. Paris notamment, inaugurera bientôt son premier quartier zéro carbone, l’Ilot Fertile. Celui-ci sera constitué d’un savant mélange entre équipements innovants à l’échelle du bâti (PAC, panneaux solaires, récupérateurs d’eau de pluie…), mobilité verte, technologies vertes, espaces partagés et dédiés à l’agriculture urbaine… Des logements sociaux, étudiants, de travailleurs et plus traditionnels feront partie du prochain écoquartier de la ville, ceci pour fédérer une communauté représentative de la ville de Paris. Une ville durable est également une ville qui met son citoyen au cœur de ses priorités, une ville solidaire.
Objectif de ces écoquartiers ? Défragmenter le tissu urbain, lui redonner une cohérence via l’uniformisation des constructions durables et des écoquartiers à l’échelle globale. Ce faisant, on contribue également à recréer l’unité sociale entre quartiers, une unité nécessaire à la participation volontaire aux projets citoyens pour une ville durable.
Dans tous les cas, l’alliance de technologies innovantes et de l’implication humaine constituera le socle de la ville durable de demain. Travaillons aujourd’hui pour façonner demain.