Qu’est-ce que la mobilité verte ?

Rédigé par L'Equipe de rédaction

Publié le :

Mise à jour le :

Mobilité urbaine dans la ville durable

À l’heure actuelle en France, le secteur des transports est le 2ème plus gros consommateur d’énergie après celui de l’habitat, une mobilité pour l’instant dépendante du pétrole à 95 % ! La crise environnementale étant ce qu’elle est et la France ayant pris la voie d’une transition énergétique affirmée, la question d’une mobilité alternative, plus verte, est plus que jamais sur la table. Cette mobilité doit prendre en compte les évolutions sociétales et environnementales, pour s’inscrire durablement. Comment caractériser la mobilité verte et où en est-on à ce sujet au sein de la ville durable ?

Passez au solaire, évaluez votre potentiel

Par quoi se caractérise la mobilité verte ?

La mobilité verte est une “mobilité pratique, peu polluante et respectueuse de l’environnement ainsi que du cadre de vie”. Si l’on s’intéresse au sens de cette définition, voilà ce que l’on peut dire :

  • Pratique, signifie intuitif, efficace. Il s’agit de pouvoir réaliser ses déplacements quotidiens en temps et en heure sans perdre en confort de vie.
  • Par pollution, on entend bien entendu atmosphérique (rejets de gaz polluants dus aux pots d’échappement) mais également sonore : le nombre de voitures dans les rues et leur circulation entraîne une baisse du confort acoustique notamment en centre-ville.
  • Respectueux du cadre de vie, signifie qui ne dénature par l’aspect esthétique en ville. Moins de véhicules c’est aussi moins d’embouteillages et une réduction du stress, une amélioration de la qualité de l’air ambiant ainsi qu’une réduction du nombre d’accidents. Tout cela contribue non seulement au maintien mais aussi à l’amélioration du cadre de vie.

La mobilité verte a pour but de répondre aux enjeux climatiques mais également sociétaux que la surutilisation de transports à énergie fossile implique.

Quels sont les enjeux ?

Comme évoqué précédemment, la transition vers une mobilité verte a avant tout des enjeux écologiques : diminuer l’empreinte carbone sur le territoire français notamment, pour lutter contre le réchauffement climatique. Il s’agit également de s’extraire de la dépendance aux énergies fossiles (lesquelles ont une date d’expiration qui s’approche à grands pas, selon les experts) et ainsi de mieux maîtriser ses coûts, tant à l’échelle de la ville que du foyer individuel.

Une thématique centrale, des moyens alloués

La prise de conscience autour d’une mobilité plus verte est désormais avérée, notamment au niveau gouvernemental. La thématique est par exemple centrale dans le Plan Climat (prévoyant de limiter la circulation de voitures diesel ou essence d’ici à 2024 dans Paris par exemple) ou encore à travers le Plan France relance, plus récent.

Selon ce dernier, pas moins de 30 milliards d’euros sont dédiés à la transition énergétique (l’un des trois piliers du plan) dont 11 milliards au secteur des transports et 5 milliards pour les transports en commun. Parmi ces 5 milliards, 1,2 milliards d’euros d’investissement concernent la mobilité du quotidien : extension et optimisation des réseaux de transports en commun, développement de l’usage du vélo, etc.

Les mesures sont claires, les moyens attribués. Cela permettra à la France d’œuvrer pour l’atteinte de son objectif de neutralité carbone en 2050 et d’inciter les français à faire évoluer leur comportement.

Transition écologique : Comment marcher vers une mobilité verte ?

En matière de transports et de mobilité, tous s’accordent à dire qu’il existe deux principales voies d’actions. La première est l’incitation à la réduction de l’usage de véhicules individuels. Moins les utiliser, c’est moins consommer. La deuxième voie d’action, c’est d’affirmer la transition écologique pour les modes de transport actuels, qu’ils soient individuels ou bien collectifs, non pas pour consommer moins, mais mieux. Cela s’inscrit dans une volonté de durabilité.

Des offres de mobilité verte élargies

Quelles options fournir aux français, si l’on souhaite les détourner du véhicule polluant individuel ? Depuis quelques années, de nouvelles opportunités émergent :

  • Le covoiturage intra et interurbain, déjà bien ancré dans les mœurs et soutenu par un grand nombre de services collaboratifs.
  • La voiture électrique*, hybride. Certes, celle-ci est plus coûteuse. L’Etat a donc mis en place une série de mesures incitatives telles que le bonus écologique consistant à favoriser les comportements éco-responsables. Notons que dans le cadre du plan France Relance, pas moins de 700 millions d’euros sont alloués à la transition écologique du secteur de l’automobile.

Sur le marché, d’autres modes de transports plus ou moins récents se veulent attractifs et conviennent à tous les budgets : trottinette électrique en ville, vélo…

*Attention : Les batteries de voitures électriques sont pour la plupart constituées de métaux rares dont l’extraction est très consommatrice d’énergie. Il ne s’agit donc pas, bien sûr, d’une alternative 100 % renouvelable, mais celle-ci reste une aubaine pour qui souhaite agir concrètement pour réduire son empreinte carbone.

Une optimisation de la logistique urbaine

L’offre se diversifie certes, mais les villes sont-elles préparées à cela ? Utiliser son vélo avec peu de pistes cyclables, se déplacer en véhicule électrique mais ne pas pouvoir le recharger rapidement… Autant de problématiques qui découlent de l’utilisation de ces transports plus verts. Alors comment faire ?

  • Développer les pistes cyclables. Cela fait partie des 1,2 milliards d’euros d’investissement du plan France Relance.
  • Optimiser les emplacements de stationnement en périphérie de la ville pour désengorger les centres urbains et lutter contre le phénomène des îlots de chaleur. Il s’agit d’inciter à une mobilité dynamique, à l’intermodalité (utilisation de plusieurs modes de transport pendant un même trajet), ceci pour réduire autant que possible les réductions de gaz à effet de serre. La multimodalité quant à elle (présence de plusieurs moyens de transports d’un point A à B) est déjà bien implantée en ville et les possibilités sont vastes. Mais il s’agit de renforcer l’utilisation de ces modes de transports alternatifs.
  • Augmenter le nombre de stations de recharge pour véhicules électriques. 100 millions d’euros seront alloués pour l’installation de ces bornes sur le territoire français d’ici à fin 2021.

Optimiser la logistique urbaine, ça passe également par la donnée. Capteurs, caméras connectées, applications mobiles… tout ceci permet aux usagers d’anticiper le trafic, de réduire leur temps de trajet et par la même occasion de rejeter moins de gaz nocifs dans l’atmosphère. C’est également un précieux atout pour les collectivités. À l’échelle du globe, de nombreux projets de mobilier urbain connecté voient le jour. A Niteroi au Brésil, la gestion automatisée du trafic (panneaux connectés pour les automobilistes, indicateurs du temps de trajet…) a permis de réduire d’environ 30 % le trafic routier !

Un accompagnement dans l’évolution des comportements urbains

Comment inciter encore davantage les français à faire évoluer leur vision de la mobilité ? Plusieurs options sont envisagées. À l’instar de quelques communes françaises mais surtout de nos voisins nordiques, l’une de ces pistes pourrait être la gratuité des transports en commun.

Une autre, plus concrète, serait le forfait mobilités durables entré en vigueur au 10 mai 2020. Celui-ci prévoit la prise en charge – facultative – jusqu’à 500 €/an des déplacements des collaborateurs lorsqu’il s’agit de mobilité verte et/ou partagée (vélo, transports en commun, covoiturage, trottinette électrique…). L’employeur est également exonéré d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales dans la limite de 500 €/employé. Une vraie mesure incitative !

Passez au solaire, évaluez votre potentiel

Enfin, pourquoi ne pas considérer également le fait de diminuer le besoin en trajets nécessaires à l’activité humaine ? L’année 2020 l’aura souligné : l’usage du télétravail peut être très bénéfique dans le cadre de la transition écologique. C’est d’autant plus vrai que 12 % des émissions liées au transport seraient générées par les déplacements professionnels quotidiens et 80 % d’entre eux sont à ce jour effectués par la route, en voiture.

Mobilité verte et biocarburants, où en est-on ?

Bien sûr, qui dit mobilité verte dit également développement de l’offre en biocarburants. Ceux-ci sont généralement incorporés dans les carburants d’origine fossile. Il existe des biocarburants essence (7,9 % de l’énergie en renouvelable en la matière en 2019) et gazole (7,3 % de l’énergie carburant en 2019).

Le faible rendement des biocarburants première génération et leur coût relativement élevé font que le développement des carburants verts “avancés” est nécessaire. Ceux-ci utilisent l’intégralité de la plante et génèrent davantage de rendement. Une troisième génération est envisagée, pourquoi pas à partir de cultures de microalgues consommatrices de CO2. L’avenir nous dira de quoi il retourne.

Biocarburant Type de carburant Composition Part dans l’énergie finale 
Bioéthanol 1ère génération – Essence Sucre (racines de bettrave) et graines de céréales  5 % dans le SP95 et 10 % environ dans le E-10 
Ethanol ligno-cellulosique 2ème génération  – Essence Bois/paille – glucose notamment En cours de développement/industrialisation 
Esters méthyliques d’acides gras (EMAG) 1ère génération – Gazole Huiles végétales (colza), graisse animale  Le plus répandu des biocarburants gazole. Présent à 10 % dans B10, 30 % dans le gazole B30.