Architecture durable : performance et résilience

Rédigé par L'Equipe de rédaction

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Construire mieux pour la ville de demain

L’architecture durable, de quoi parle-t-on ? Une architecture durable est-elle simplement pérenne dans le temps, a-t-elle vocation à respecter l’environnement et si oui comment ? À l’heure actuelle, les termes à connotation écologique sont employés un peu partout, pas forcément à bon escient. Dans cet article, nous vous exposons ce qu’est une architecture durable et en quoi elle s’imbrique dans un schéma bien plus vaste que la simple conception d’habitation, dans une dynamique de développement durable. Des enjeux globaux aux techniques concrètes, nous passons tout en revue pour vous.

L’architecture durable, c’est quoi ?

Loin de se cantonner à un concept ou à une utopie, l’architecture durable est à l’heure actuelle bien réelle et commence presque à s’ancrer dans les mœurs du secteur de la construction et de la rénovation, au sein de la ville durable.

Et oui. Car lorsque l’on parle d’architecture durable, on entend avant tout construction durable. Il s’agit de penser le bâtiment, qu’il soit résidentiel, privé ou public, pour le rendre plus respectueux de l’environnement. Mais pas seulement ! Si la dimension écologique est centrale, elle n’est pas seule à prendre en considération en matière d’architecture durable. Les bâtiments ainsi créés doivent respecter des exigences bien déterminées en matière de performances énergétiques mais également de confort et d’acoustique. La question de la santé et du bien-être des occupants est, au même titre que la dimension écologique, centrale en matière de construction durable.

Enfin, la durabilité sociale fait également partie des notions liées à l’architecture durable. Ce que l’on entend par cela, c’est le fait que l’habitation écologique à l’échelle d’un quartier peut être garante d’un mode de vie durable, par exemple en orientant le flux quotidien de personnes et en favorisant de ce fait les connexions sociales.

Finalement, le concept d’architecture durable va bien au-delà de la construction d’un logement. Celui-ci tourne autour de celui de la maîtrise de l’énergie, de l’optimisation et de l’orientation des ressources au sens large. Garder la main sur l’énergie de l’habitat, c’est servir un but écologique et humain important.

Comment penser une architecture durable ?

Concevoir une architecture durable est l’affaire de professionnels déjà fortement sensibilisés aux thématiques environnementales. Mais quels leviers d’action doivent être actionnés pour concevoir une architecture écologique et durable ? Ci-dessous, parcourons une liste non exhaustive des pôles déterminants dans un projet d’habitat durable ou écologique.

  • La forme et la taille du bâtiment. Pour limiter les pertes calorifiques, limiter la superficie des bâtiments est un parti pris fréquemment envisagé par les architectes concepteurs d’habitations durables.
  • La gestion des ressources et des déchets. L’architecture durable doit également prendre en compte des systèmes performants de gestion des déchets. Ceux-ci également, consomment de l’énergie !
  • La production d’énergie alternatives ou renouvelables. Les équipements à base d’énergies renouvelables doivent permettre de combler les besoins énergétiques restants du foyer, même si l’architecture durable est conçue pour réduire drastiquement ces derniers.
  • La maximisation des apports naturels d’énergies renouvelables telles que le vent et le soleil. Installation de fenêtres judicieusement placées et à isolation renforcée pour limiter les pertes calorifiques, orientation intelligente de la maison en fonction des caractéristiques du terrain et de la végétation…

Architecture durable : L’upcycling en première ligne ?

Le secteur de la construction n’est pas épargné par l’effet de mode et les tendances architecturales. Si les codes de l’architecture durable sont désormais suffisamment compris, certains architectes rivalisent d’originalité pour pousser ce concept au plus loin. L’upcycling, ou le fait de recycler tout en maintenant la qualité de la matière, est au cœur de la conception durable.

Inventé par William McDonough, le Cradle to Cradle (comprenez “du berceau au berceau”, par opposition au Cradle to Grave : “du berceau à la tombe”) se veut une nouvelle méthode d’éco-conception basée sur l’upcycling et dont le but est de réutiliser la matière, à l’infini. Cela se traduit par une architecture durable 0 déchets et 100 recyclable, rien de moins. L’architecture durable pourrait ainsi être démontée en fin d’usage puis remontée sous une forme différente, à un autre endroit. Les déchets deviennent ici source de création et les bâtiments sont désormais susceptibles d’évoluer à travers le temps, en fonction des évolutions sociétales et environnementales.

À l’heure actuelle, ce concept peine à s’imposer dans le panorama architectural français, même si des projets existent, à l’instar d’une école à Ste-Hélène dans le Morbihan. Nul doute cependant, qu’il dispose d’avantages conséquents et surtout, d’une faisabilité démontrée. Aux Pays-Bas par exemple, plusieurs projets de ce type ont d’ores et déjà vu le jour, comme le projet Park 20/20 au sud-ouest d’Amsterdam, qui utilise notamment un système d’encliquetage pour monter et démonter facilement les façades de ses bâtiments d’activité.

Notons que les produits et matériaux certifiés C2C – Cradle to Cradle – sont de plus en plus nombreux, plus de 8 000 à ce stade en France tous secteurs confondus. Cette certification permet d’évaluer lesdits produits sur des critères de santé environnementale et humaine.

Architecture durable : Il y a urgence !

C’est malheureusement dans un contexte d’urgence climatique absolue que l’architecture durable prend tout son sens. Bien qu’elle ait intégré notre culture il y a déjà quelques années, les impulsions gouvernementales et les soutiens aux porteurs de projet se multiplient très récemment partout en France pour la création de logements respectueux de l’environnement. C’est tant mieux !

Car il est acté que le secteur de la construction compte parmi les plus énergivores et les plus impactants sur l’environnement. Construire, demande énormément de ressources et d’énergie. Les matériaux utilisés et les processus de conception d’un bâtiment sont rarement écologiques et cet état de fait se ressent bien après l’achèvement de ladite construction, dans son usage. Aujourd’hui, nombre de foyers français se trouvent par exemple en situation de précarité énergétique. Pourquoi ? Tout simplement parce que leur logement, mal conçu et/ou vieillissant, devient un gouffre énergétique. Avec les déperditions augmentent les factures, et les rejets de gaz à effet de serre.

L’architecture durable se positionne comme une alternative sérieuse aux constructions traditionnelles. Matériaux respectueux de l’environnement, optimisation de l’espace et de l’énergie nécessaire aux occupants…

Comment se mesure la durabilité d’une architecture ?

Plusieurs certifications permettent d’évaluer la performance d’une architecture durable, comme le LEED – “Leadership in Energy and Environmental Design” – touchant à tous les aspects de l’architecture durable : impact environnemental et humain, performances énergétiques… Une centaine de points sont étudiés et portent sur la gestion de l’eau et des déchets, les aménagements écologiques des sites, la qualité des environnements intérieurs ou encore les matériaux et ressources utilisés.

L’efficacité de l’isolation, des divers équipements, des systèmes de ventilation, de chauffage et d’électricité sont passés en revue. La température par exemple, doit se réguler d’elle-même dans une maison à l’architecture durable. Les pôles de chauffage et d’électricité quant à eux, doivent être minimes dans le budget annuel relatif à l’habitation. Finalement, mesurer la durabilité d’une architecture s’étudie à l’usage, majoritairement. L’introduction et la préservation des végétaux fait également partie des critères primordiaux mesurés par le LEED.