L’architecture du XXIe siècle doit être « durable », c’est-à-dire répondre aux besoins présents et apporter des solutions modernes à tous, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Le tout en parvenant à un équilibre écologique. Un véritable défi ? Une équation très complexe qui passe à la fois par un environnement législatif plus contraignant, des évolutions fortes de la part des fournisseurs, et un engagement total de tous. Les architectes doivent trouver des solutions pour rendre les bâtiments durables, quelle que soit leur taille ou leur fonction (bâtiments d’habitation, commerce, entrepôts, usines etc.). Ce sont notamment les matériaux utilisés qui peuvent fournir aux architectes l’ingrédient déterminant. Des matériaux économiquement, socialement et écologiquement viables, il en existe déjà dans la smart city. En voici certains.
Le retour de matériaux naturels
Puisque la ville de demain va devoir intégrer la nature pour pouvoir être réellement durable, pourquoi ne pas le faire à l’aide de matériaux de construction.
Le ciment durable
Parmi tous les types de béton présents sur le marché, beaucoup émettent de grandes quantités de C02 lors de leur fabrication. Le ciment est un élément clé. Comme de nombreux autres matériaux de construction, le ciment est émetteur de carbone. Très utilisé, sa composition qui fait appel à du calcaire, du silicium, du fer ou encore de l’aluminium n’est pas toujours propre. Additionné à de l’eau, du sable ou des graviers, le ciment permet de produire du béton, un matériau très présent dans la construction. Est-il possible de rendre cet élément plus vert ? Oui ! Il existe aujourd’hui des bétons sans ciment ou encore des tissus qui sont imprégnés de béton et qui durcissent au moment de la pose. Deux solutions qui permettent encore de moderniser les matériaux pourtant traditionnels et ainsi de les inscrire dans le futur de la construction.
Les matériaux durables pour une architecture moderne sont aujourd’hui nombreux et seront demain toujours plus accessibles. Avec une faible empreinte écologique, issus d’une gestion saine et durable de la ressource, favorisant lorsque cela est possible le développement local, ils vont en toute logique s’imposer pour qu’émerge un bâtiment nouveau, propre et durable.
Leur généralisation est indispensable pour pouvoir garantir un habitat sain pour les occupants sans rejet toxique durant leur cycle de vie et au-delà. Longue vie aux matériaux durables, pour une architecture prospère.
La terre
Construire avec de la terre est l’une des plus anciennes techniques durables de construction, permettant d’ériger de solides structures. Une section de la Grande Muraille de Jiayuguan est bâtie à partir de terre lœssique poussiéreuse. Il s’agit d’une technique qui consiste à combiner de la terre avec un liant pour former des couches. Le tout est ensuite pressé et appliqué pour créer une surface dure. La maçonnerie conventionnelle peut être remplacée par cette solution en ayant recours à des blocs de terre qui proviennent de déchets de carrières.
La terre permet de créer des murs spectaculaires ou encore des sols qui apportent d’excellentes performances thermiques. Pendant la journée, les rayons du soleil peuvent venir chauffer la terre qui va ensuite libérer lentement la chaleur pendant les soirées fraîches. Utiliser de la terre pour remplacer le béton de nos routes pourraient ainsi lutter efficacement contre l’artificialisation des sols.
Le bambou
Le bambou pourrait bien être la parfaite alternative durable au bois. Assez proche sur le plan esthétique, le bambou est en fait un membre de la famille des graminées, ce qui signifie que le bambou se régénère très rapidement par rapport aux arbres. Le bambou est l’une des plantes à la croissance la plus rapide de la planète. Un élément qui en fait un matériau durable, mais pas seulement. Utilisé pour la construction, le bambou peut être coupé tous les trois ans, alors qu’il faut parfois attendre 25 à 50 ans (selon l’espèce) pour le bois. Voilà qui explique que le bambou puisse être utilisé pour des terrasses, des comptoirs et autres éléments en extérieur ou en intérieur, mais aussi pour des éléments de construction et d’habillage.
Utilisé pour la construction, le bambou peut être coupé tous les trois ans, alors qu’il faut parfois attendre 25 à 50 ans pour le bois.
La paille
Et si vous construisiez avec de la paille ? La construction avec des bottes de paille vous paraît ancienne ? La paille est pourtant un des grands matériaux durables du moment. Il s’agit là aussi d’une technique qui n’est pas récente, mais qui a fortement été modernisée. Des murs épais et bien isolés en paille offrent une valeur R – la capacité d’isolation- très élevée. Le logement peut conserver la chaleur en hiver et rester frais en été grâce à ce matériau plus moderne qu’il n’y paraît. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les maisons en bottes de paille sont résistantes au feu. Aucune crainte de ce côté-là.
La laine
Dans le monde des matériaux de construction, il ne faut pas négliger les isolants. Et dans cette famille, on retrouve la laine de mouton. Cette laine a un facteur d’isolation parfois meilleur que les matériaux comme la laine de verre, bien plus répandue. Elle est capable d’absorber, de retenir et de libérer l’humidité tout en conservant ses propriétés thermiques. La laine est un matériau naturel qui peut également contribuer à améliorer la qualité de l’air intérieur en éliminant les substances chimiques nocives telles que le formaldéhyde, l’oxyde d’azote et le dioxyde de soufre. La laine est également naturellement résistante aux flammes, insonorisante, non toxique et biodégradable en fin de vie.
Le choix de matériaux futuristes
En parallèle de matériaux naturels dont l’apport est essentiel pour construire une ville futuriste et propre, on retrouve également des matériaux parfois méconnus qui vont radicalement transformer les modes de construction. Nombreux sont les constructeurs et acteurs de la construction à miser des sommes importantes en recherche-développement pour innover.
Le bois lamellé-croisé
Lorsque vous pensez à un matériau moderne, vous n’avez pas immédiatement en tête le bois ? Pourtant, ce matériau de construction utilisé depuis des centaines d’années continue d’être modernisé. C’est le cas par exemple avec la technique du bois lamellé-croisé composé de petits morceaux de bois résineux laminés pour former des éléments de grande taille. L’assemblage se fait par pression pour que le bois dispose d’une résistance importante. L’avantage est de pouvoir créer des panneaux de bois sur-mesure et de disposer de structures compactes pour tous types de projets. Une véritable alternative au béton ou encore à l’acier que l’on retrouve parfois même dans des gratte-ciels !
L’acier à mémoire de forme
Qu’il s’agisse de rénovation de grands ouvrages ou encore de construction d’infrastructures importantes, il est possible aujourd’hui d’utiliser l’acier à mémoire de forme. Concrètement, l’acier à mémoire de forme est constitué d’alliages à base de fer qui se contractent pendant la fusion. Il existe aussi une technique qui permet de précontraindre sous tension hydraulique les armatures en acier. Ce matériau apporte une rigidité et une solidité à toute épreuve.
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