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Ecodesign : le marquage énergétique et environnemental de votre chauffage

norme ecodesign 2022

Voilà maintenant quelques années que les exigences en matière d’écoconception se durcissent en France et en Europe. Donner à voir l’impact énergétique et écologique réel des produits que nous consommons est effectivement l’une des mesures phares pour sensibiliser les citoyens à une consommation plus mesurée et donc responsable. C’est dans un contexte d’urgence climatique et de prise de conscience collective que naît la nouvelle norme Ecodesign de 2022, un marquage spécifique dédié aux appareils les plus consommateurs. Vue d’ensemble !

Norme Ecodesign, qu’est-ce que c’est ?

L’objectif de cette norme est de progressivement éradiquer du marché les appareils de chauffage les plus énergivores, aux conséquences néfastes sur l’environnement comme sur la facture des ménages. Une première phase d’application, débutée en 2015, interdisait déjà les appareils dont l’étiquette énergie était inférieure ou égale à B et imposait le marquage énergétique des appareils (échelle allant de A++ à G). Il s’agit désormais d’aller plus loin ! Prôner une utilisation raisonnée des ressources et un comportement responsable (de tous les acteurs de la chaîne) apparaît aujourd’hui comme un indispensable pour contrer les effets du réchauffement climatique. La transition énergétique est d’ailleurs un axe clé de la smart city.

Norme Ecodesign : une chronologie stricte en vue d’une assimilation facile

Comme évoqué, la directive Ecodesign ne date pas d’hier !

La première phase de mise en application de la norme Ecodesign concerne l’affichage du rendement énergétique et de la puissance de l’appareil de chauffage. En matière de chauffage, on étudiera donc l’ETAS (efficacité énergétique saisonnière, prenant en compte les variations de consommation en fonction de la saisonnalité), le SCOP (coefficient de performance saisonnier) ou encore la puissance nominale. Ces critères sont essentiels puisqu’ils permettent en partie de définir le caractère économe d’un émetteur de chaleur. Plus votre appareil est performant, moins il nécessitera de combustible à l’usage. Son empreinte carbone se voit réduite.

Mais comment définir de façon plus globale l’impact énergétique d’un chauffage, depuis sa fabrication, en passant par l’énergie nécessaire à son fonctionnement et son impact à l’usage ?

La phase n°2 de la directive européenne, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, donne à voir des critères énergétiques supplémentaires comme le taux d’émissions polluantes (monoxyde de carbone, particules fines, oxydes d’azote et CO2). On peut parler de l’analyse du taux de pollution de l’appareil.

Combiné avec l’efficacité énergétique saisonnière de l’appareil, ce critère donne donc une bonne idée du bilan environnemental dudit appareil (analyse du cycle de vie) du moins en le comparant à d’autres émetteurs de chaleur de la même catégorie.

Quels sont les appareils concernés ?

Si des exigences d’écoconception s’appliquent à de nombreux appareils du quotidien (chauffe-eau, sèche-linge, aspirateur ou encore lampes fluorescentes), cette norme vise en 2022 uniquement les appareils de chauffage au bois (chaudières, poêles et inserts).

Ainsi, tous les poêles à bois doivent désormais répondre à la norme Ecodesign 2022. De quoi inciter les fabricants à se conformer à une obligation de performance et permettre aux particuliers de faire un choix conscient et responsable, en accord avec leur budget. Notons que la norme Ecodesign a été discutée sur un laps de temps assez long (une dizaine d’années), justement pour permettre aux industriels du secteur du chauffage de développer des modèles suffisamment performants.

Quels sont les seuils à ne pas dépasser ?

La norme Ecodesign 2022 définit des seuils maximum à ne pas dépasser en matière d’émissions de particules polluantes. Ces seuils sont les suivants :

  • Monoxyde de carbone : 1500 mg/nm3 (ou 0,12 %) pour les appareils de chauffage bûche, et 300mg/Nm3 pour leur version à granulés.
  • COG (composés organiques gazeux) : 120 mg/nm3 (et 60 mg pour les granulés)
  • Oxydes d’azote (Nox) : 200 mg/nm3, tous appareils confondus

Pourquoi cibler la biomasse individuelle dans une logique de transition écologique ?

Le bois est l’un des combustibles au bilan écologique controversé. Pour certains, il est qualifié d’énergie renouvelable, le bois en brûlant rejetant le carbone emmagasiné pendant sa croissance (bilan carbone neutre). Pour d’autres, le bois est encore aujourd’hui synonyme de pollution de l’air. Ces deux affirmations ont leur part de vérité. A ce jour en France, la surface boisée augmente, du fait d’une utilisation raisonnée de la ressource bois (un arbre coupé = un arbre planté). Ces jeunes arbres mettront certes des années à atteindre une capacité d’emmagasinement carbone maximale, mais ils contribuent toutefois à la réduction des gaz à effet de serre.

D’un autre côté, le bois est effectivement générateur de pollution atmosphérique… seulement dans les cas où il est utilisé dans un appareil énergivore ! Foyers ouverts, poêles à bois vétustes, le fonctionnement de ces appareils de chauffage au bois est directement lié à la propagation de gaz nocifs dans l’atmosphère et au sein des foyers.

Chauffage historique, le bois a tout à fait sa place dans les foyers français actuels, lorsqu’il est bien utilisé. Il représente l’option la plus rentable et la plus écologique pour les foyers au budget moyen n’ayant pas la possibilité pour l’instant de s’engager sur la voie du 100 % renouvelable (aérothermie, géothermie, solaire, etc.).

On note d’ailleurs que la mise en application de la norme Ecodesign 2022 est corrélée avec des actions gouvernementales en faveur du chauffage à biomasse (individuel ou collectif). A titre d’exemple, les montants MaPrimeRénov’ pour les appareils de chauffage au bois à hautes performances ont crû d’environ 1 000 € pour tous les ménages. Une action forte, consistant à placer la biomasse au cœur des ménages français, en lieu et place du gaz ou de l’électricité, les énergies les plus consommées.

 

Selon un sondage effectué par la Commission Européenne en 2019 déjà, cette étiquette énergétique aurait un impact sur le choix de chauffage des consommateurs à près de 83 %. Du fait de la prise de conscience collective en matière d’environnement, il y a fort à parier que ce nouveau marquage aura un impact encore plus important en faveur de la transition écologique.