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Mobilité urbaine : zoom sur les enjeux du plan vélo & mobilités actives 2022-2027

vélo et mobilité verte

Selon les estimations du gouvernement et comme nous le confirment les diverses tendances de marché, l’usage du vélo a très fortement progressé sur les dernières années, prenant presque 21 % en deux ans (2019 à 2021) pour atteindre 2,7 millions de vélos vendus. L’objectif à présent est d’inscrire plus durablement encore le vélo et les mobilités actives dans le quotidien des Français dans la smart city, pour accélérer la transition énergétique et sensibiliser tout un chacun à l’adoption de comportements plus vertueux. C’est d’ailleurs tout le propre du nouveau plan vélo & mobilités actives, échelonné sur les cinq prochaines années (2022-2027). Vue d’ensemble.

Plan vélo & mobilités actives 2022-2027 : une suite logique ?

Le lancement des divers plans de mobilité verte et active par le gouvernement est né entre autres d’un constat : presque la moitié des déplacements en voiture font moins de 5 kilomètres ! Une distance qu’il serait facile de parcourir en vélo ou encore à la marche, si tant est que l’on dispose des aménagements urbains permettant d’effectuer ce trajet en toute sécurité.

Le plan 2022-2027 est le digne successeur du plan 2018-2022, lancé dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités LOM. Ce premier plan avait non seulement permis aux usagers de voir une partie de leurs frais de déplacements “verts” pris en charge par leur employeur, mais également de circuler plus librement et de façon sécuritaire. Un budget conséquent de pas moins de 410 millions d’euros aura notamment permis aux aménagements cyclables de progresser de 39 % entre 2017 et juin 2022 (dont + 38 % de pistes cyclables). L’ensemble de ces aménagements urbains, plus nombreux et plus adaptés, ont permis une réelle appropriation du vélo par les citoyens (+ 33 % de fréquence sur les itinéraires à vélo), qu’il est maintenant temps de venir consolider !

“Passer à la vitesse supérieure” est bien le slogan affiché par le gouvernement dans le cadre de son nouveau plan mobilité.

Voyons quelles mesures concrètes sont mises au service de cette ambition.

Que prévoit le nouveau plan mobilité du gouvernement ?

A l’instar de nos voisins nordiques, il s’agit de positionner le vélo comme LE mode de transport préféré sur les courtes distances, et non pas comme une offre alternative se rapprochant davantage du loisir. C’est pourquoi en France, les cinq années à venir seront sous le signe de trois objectifs majeurs :

  • Développer un réseau cyclable continu et adapté aux nouvelles offres de mobilité ainsi qu’aux spécificités locales (ville, campagne, etc.),
  • Une évangélisation du recours au vélo, notamment chez les plus jeunes. Inscrire les trajets en vélo et le “savoir-rouler” dans les indispensables des élèves de primaire est pour le gouvernement, fondamental. Plus concrètement, c’est passer de 160 000 enfants formés à 800 000 chaque année.
  • Une filière économique mieux structurée, permettant à chacun d’acquérir, de louer, de réparer ou de revendre son vélo facilement. Le gouvernement souhaite notamment porter le volume de vélos assemblés en France à 1 million (contre 800 000 sur l’année 2021).

Répondre à ces enjeux forts se fera vraisemblablement par la mise en place des actions suivantes :

  • La consolidation du fonds mobilités actives, lequel prévoit l’attribution de 250 millions d’euros en 2023, dont 4/5 dédiés au développement des infrastructures routières.
  • La poursuite du déploiement du forfait mobilité durable en entreprise,
  • Le lancement par l’ADEME d’un appel à projet “Développer le vélotourisme”, afin de permettre aux acteurs locaux du tourisme de bénéficier d’une aide pour mieux accueillir les cyclistes.
  • Le développement de stationnements sécurisés dans les gares et les pôles d’échange. D’ici à 2024, 1 000 gares principales en France seront soumises à l’obligation de comporter un nombre suffisant de ces stationnements sécurisés.

Enfin comme pour toute stratégie, il sera bien évidemment nécessaire de suivre les résultats des mesures annoncées, mais aussi de se laisser la possibilité de dévier de l’axe principal en fonction des comportements du marché, ou de celui des usagers. C’est pourquoi un comité interministériel aura pour objectif de suivre les priorités 2022-2027, tous les 6 mois.

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L’idée du plan vélo et mobilités actives est de fixer le cadre d’une utilisation plus raisonnée des transports à énergie fossile pour transiter vers une mobilité plus verte, répondant aux besoins de chaque typologie d’usager. A la vue des résultats obtenus par le premier plan de mobilité et de la prise de conscience collective autour des enjeux environnementaux, il y a fort à parier que l’usage du vélo va fortement croître d’ici à 2027.