De plus en plus de Français migrent des villes vers la campagne. Selon l’Insee, la satisfaction moyenne du niveau de vie des Français en 2019 s’élevait à 7.36 sur 10 en 2019. En 2021, ce chiffre est descendu à 6.8. Quel est le rôle de la ville et de l’habitat sur la satisfaction des Français et quelles sont les pistes d’amélioration pour les communes ? Voyons ensemble comment la smart city de demain pourrait répondre aux enjeux de confort et de qualité de vie des Français.
Une perception positive de l’habitat…
Les Français sont globalement satisfaits de leur logement. Selon une enquête de l’INSEE de 2018, 90 % des ménages déclarent être satisfaits de leur logement principal. Une tendance d’ailleurs corroborée par d’autres études, telle que celle réalisée par l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne qui indiquait que ce chiffre était de 87 % en 2021. Certains critères font cependant varier le niveau de satisfaction : la taille du logement, le confort et le coût du loyer, ainsi que la localisation géographique et la cadre de vie.
Toujours selon l’étude, la majorité des ménages propriétaires ont l’intention de rester dans leur logement actuel pour une durée minimale de 10 ans. Les Français montrent donc un certain attachement à leur lieu de vie.
… mais qui change selon les villes françaises et les milieux sociaux
Malgré cette tendance globalement positive, on note des disparités entre les régions et les milieux sociaux. Par exemple, selon une enquête de l’Observatoire des quartiers prioritaires de la Politique de la ville (QPV) datant de 2020, les habitants des quartiers QPV sont moins satisfaits de leur logement que les habitants des autres quartiers. L’indice de satisfaction des locataires varie également de ville en ville ! Par exemple, il est de 78 % à Marseille alors qu’il est de 93 % à Bordeaux.
On observe une baisse significative de l’indice chez les ménages les plus modestes puisqu’ils sont généralement les plus touchés par des problèmes de logement et d’insalubrité. Selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur l’état du mal-logement en France, publié en 2021, 4 millions de ménages sont touchés par des problèmes de logement en France. Parmi eux, plus de 2.4 millions sont en situation de précarité énergétique. Des chiffres encore conséquents dans un pays aussi modernisé que la France.
Selon ce rapport, les ménages les plus modestes consacrent en moyenne 36 % de leur revenu disponible pour se loger, contre 19 % pour les ménages les plus aisés. Cela créant ainsi de lourdes disparités entre les populations. Il est donc évident que le niveau de qualité de vie chez les ménages les plus aisés est plus élevé puisque leurs revenus leur permettent un meilleur accès aux loisirs et aux activités sociales.
De grandes attentes des Français en matière de qualité de vie et de mobilité
Au niveau de la ville, les Français ont des attentes importantes en matière de qualité de vie et de mobilité parce que selon l’enquête de l’observatoire des quartiers QPV, les habitants de ces quartiers souhaitent avant tout voir une amélioration de la sécurité, de la propreté et de la qualité des espaces publics. Ces habitants demandent également à avoir accès à une offre de transports en commun plus élaborée et un accès plus facile aux commerces et aux services de proximité.
Ce sont les mêmes attentes qui animent les habitants des autres quartiers puisque selon une enquête de l’IFOP réalisée en 2021, les Français placent en tête de leurs priorités pour améliorer leur qualité de vie l’accessibilité aux transports en commun (57 %), la sécurité (53 %), et l’offre de commerces et de services de proximité (50 %). Ils souhaitent également davantage d’espaces verts (42 %) et de pistes cyclables (29 %).
Ces attentes sont donc étroitement liées à la mobilité, qui, en ville, est souvent la cause d’une certaine insatisfaction des Français (les réseaux de transports n’étant pas développés de manière équivalente sur tout le territoire). Un logement situé en extérieur de ville est donc difficilement accessible par les réseaux de transports, alors qu’un logement en centre-ville est bien desservi. Cela influence l’indice de satisfaction des Français. Dans ces zones mal desservies, les habitants privilégient donc la voiture pour leurs trajets, ce qui a pour effet d’engorger les périphériques et d’augmenter le taux de pollution des aires urbaines.
Les initiatives afin d’améliorer la qualité de vie dans l’habitat et dans la ville en France
Face aux défis que nous avons évoqués, de nombreuses initiatives sont mises en place afin d’améliorer la qualité de vie des Français dans leurs logements et dans leurs villes. Ce sont des initiatives qui concernent notamment l’aménagement du territoire, la rénovation urbaine et énergétique, la construction de logements sociaux et la promotion de modes de transports doux et durables.
Par exemple, le gouvernement a lancé en 2018 le Plan d’action cœur de ville, qui a pour objectif de revitaliser les centres-villes de plus de 222 villes moyennes en France. Ces dernières, longtemps délaissées au profit des grandes villes en France, ont retrouvé une certaine attractivité suite à la crise sanitaire de 2020. Ainsi, ce plan favorise la rénovation urbaine, la création de logements et d’espaces publics végétalisés, tout en permettant d’améliorer l’accessibilité aux commerces et aux services de proximité.
Des politiques publiques sont également mises en place pour favoriser les modes de transport doux et durables. Le plan Vélo, lancé en 2020 par le gouvernement, vise à tripler la part modale du vélo d’ici à 2024 en créant des pistes cyclables, en ajoutant des stations de vélo de libre-service et en facilitant l’accès à des parkings sécurisés pour les vélos. De la même façon, les transports en communs sont mis en valeur grâce à la mise en place d’offres attractives (gratuité des transports ou tarifs solidaires) et de nouveaux transports durables et écologiques (téléphériques urbains, bus électriques, etc.).
Enfin, de nombreuses initiatives ont été mises en place afin d’améliorer la qualité de vie des Français dans les villes, en y ajoutant par exemple de nombreux parcs et en revitalisant d’anciens lieux industriels (tels que des friches) au profit de la création d’espaces végétalisés et de fermes urbaines. Cela est également passé par la rénovation de nombreux logements afin de les mettre aux normes en matière d’économie d’énergie et d’isolation sonore.
Cet état des lieux positif doit encore prendre de l’ampleur, et les collectivités doivent redoubler d’effort afin de faire des villes des endroits attrayants, végétalisés, et agréables à vivre pour les habitants.
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