Alors que les villes sont de plus en plus chaudes lorsqu’arrive l’été, la renaturation pourrait venir au secours des habitants. En effet, grâce à la végétation, les ilots de chaleurs urbains sont réduits, la qualité de l’air est améliorée et elle constitue également une réserve de biodiversité importante. Afin de renaturer la ville, il existe plusieurs pistes, comme la végétalisation des immeubles et des toitures, l’utilisation des friches industrielles ou encore la création de potagers, véritables créateurs de liens sociaux. Renaturer la smart city ? Une priorité, pour aujourd’hui, et pour demain !
Des chiffres sur la nature en ville sur le territoire français
Le gouvernement a lancé récemment un nouveau programme de renaturation des villes, doté d’un fonds de 500 millions d’euros. “Moins de goudron et plus d’arbres pour apporter de la fraîcheur et limiter les températures”, a ainsi déclaré la première ministre Elisabeth Borne.
Cela est d’autant plus pressant que près de 33 journées de canicule ont été enregistrées en 2022, un bien triste record. Selon des chiffres du gouvernement, 92 % des Français estiment qu’il n’y a pas assez de nature en ville, tandis que 63 % d’entre eux estiment qu’il est prioritaire d’accorder plus de place aux espaces verts dans le quartier dans lequel ils vivent.
Chaque année dans le pays, plus de 20 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sont transformés en routes, parkings ou bâtiments. Cela s’explique notamment par le souhait des Français d’accéder à la propriété individuelle (ce qui implique donc l’achat d’un terrain et la construction d’une maison). Les centres-villes étant de plus en plus inaccessibles en raison de leurs prix et de leur importante densité, les ménages les plus modestes ont donc tendance à s’en éloigner, ce qui implique la création de nouveaux lotissements, de nouvelles routes et de nouvelles infrastructures, le plus souvent sur des terrains agricoles et/ou végétalisés. Jusqu’alors considérée comme véritable sésame, il apparait aujourd’hui évident que la propriété individuelle ne constitue plus un modèle de développement durable des territoires.
Renaturer la ville : quelles sont les possibilités ?
Maintenant que nous avons vu d’où venait le problème et surtout, les impacts qu’engendrent l’artificialisation des sols, sur la biodiversité et sur la qualité de vie des habitants, voyons quelles sont les solutions afin d’y remédier. La renaturation, ce n’est pas seulement planter quelques arbres en ville : c’est également végétaliser les immeubles, créer des opportunités d’agriculture urbaine, ou encore réhabiliter les anciennes friches industrielles, qui constituent de précieuses parcelles aujourd’hui inoccupées et laissées à l’abandon.
Végétaliser les toits et les façades
Les toits et les façades représentent une surface importante qui peut être exploitée pour accueillir des plantes. Ces dernières contribuent à réduire les îlots de chaleur urbains, à filtrer l’air et l’eau, à favoriser la biodiversité et à embellir le cadre de vie. Il existe différents types de végétalisation, allant du simple potager au toit-jardin en passant par la façade végétale.
En France, de nombreux projets d’immeubles végétalisés sont en cours de construction. C’est par exemple le cas du projet Nice Le Ray, considéré comme un véritable îlot de fraicheur au cœur de la côte d’azur. Le programme est par ailleurs doté de nichoirs pour les hirondelles et les chauves-souris, afin d’en faire une véritable réserve pour la biodiversité.
Créer des corridors écologiques
Les corridors écologiques sont des espaces qui permettent aux espèces animales et végétales de circuler entre les zones naturelles fragmentées par l’urbanisation. Ils peuvent prendre la forme de haies, de bandes enherbées, de cours d’eau, de pistes cyclables ou encore de ponts végétalisés. Les corridors écologiques favorisent la connectivité écologique, la résilience des écosystèmes et la diversité biologique.
Favoriser l’agriculture urbaine
L’agriculture urbaine consiste à cultiver des plantes comestibles en ville, que ce soit sur les toits, les balcons, les terrasses, les trottoirs ou les espaces vacants. Elle permet de produire une alimentation locale, saine et diversifiée, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à la distribution. Elle favorise aussi le lien social, l’économie circulaire et la sensibilisation aux enjeux environnementaux.
Il existe différents types de projets d’agriculture urbaine, comme les jardins partagés, qui sont généralement proposés par les municipalités à leurs habitants. Véritables poumons verts de quartiers, ils permettent de favoriser le lien social et de sensibiliser à l’importance de la biodiversité en ville. Cela est également le cas pour les fermes urbaines qui permettent d’aller au plus près des animaux, de récolter des produits frais et locaux, et de tisser des liens avec les producteurs.
Tirer parti des friches industrielles
Plutôt que d’artificialiser de nouvelles parcelles, il est particulièrement intéressant de réfléchir à donner une nouvelle vie aux anciennes friches industrielles (utilisées auparavant comme usines de stockage, ou de production). On compte en France plus de 8 500 friches industrielles, selon Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement). Vous pouvez d’ailleurs consulter la carte interactive qui regroupe l’ensemble des friches du territoire français. Cela représente entre 90 000 et 100 000 hectares de terrain exploitables.
Ces friches, particulièrement polluées, doivent subir une opération de dépollution avant de pouvoir être utilisées à nouveau. C’est pourquoi ces projets coûtent extrêmement chers. Pour autant, dans le cadre de la ZAN (Zéro Artificialisation Nette), ils présentent de grandes opportunités. Les friches peuvent ainsi être transformées en réserve de biodiversité urbaine, en hauts lieux de l’agriculture urbaine ou encore en espaces d’initiation et de protection de la nature.
Aménager des espaces verts publics
Les espaces verts publics sont des lieux de détente, de loisirs, de socialisation et d’éducation à l’environnement pour les habitants. Ils offrent également des avantages écologiques, comme la régulation du climat, la rétention des eaux pluviales, la production d’oxygène et la séquestration du carbone.
Les espaces verts publics peuvent, par exemple, être des parcs, des jardins, des squares, ou encore des forêts urbaines. Les municipalités se dirigent d’ailleurs de plus en plus vers la construction de ces lieux de convivialité et de détente, afin de lutter contre les îlots de chaleur dans les grandes métropoles. Une étude réalisée à Tokyo par Ca et al explique d’ailleurs que “les températures de surface enregistrées à midi ont démontré que la température de surface végétalisée d’un parc était de 19 °C inférieure à celle des surfaces asphaltées”. Pour se rafraichir et rafraichir la ville dans son ensemble, rien de mieux que la création d’un espace vert, donc.
Références :
- https://cartofriches.cerema.fr/cartofriches/
- https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Cahier%20accompagnement_Axe2_Renaturation.pdf
- https://www.vinci-immobilier-institutionnel.com/projets/nice-le-ray
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