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On estime aujourd’hui qu’il existe plus de 8 300 friches en France, dont près de 2 700 se situent en Ile-de-France. Ces friches, témoignages du passé industrialisé de la France, sont aujourd’hui laissées à l’abandon. Dans le cadre de l’objectif ZAN (Zéro Artificialisation Nette), elles constituent un vivier de terrains reconvertibles particulièrement intéressant. C’est pourquoi les collectivités de l’Ile-de-France se sont concertées afin de partir à la reconquête de ces friches urbaines. Voyons comment la smart city de Paris et sa région s’activent pour reconquérir leur territoire.
Quel est l’état des lieux des Friches urbaines en Ile-de-France ?
La région Ile-de-France compte aujourd’hui plus de 2 721 friches “potentielles”, qui peuvent être reconverties en nouveaux lieux de culture, de vie ou encore de biodiversité. On n’en compte pas moins de 776 dans la petite couronne (Paris). Cela représente environ 4 200 hectares de territoires exploitables en tout, soit 40 % de la surface totale de la ville de Paris.
Pour reconquérir ces friches, la région et l’Etat ont lancé en 2022 un appel à projet “Reconquérir les friches franciliennes” doté d’une enveloppe de 12 millions d’euros. Plusieurs types de projets peuvent être retenus :
- L’urbanisation d’une friche urbaine ;
- La restructuration d’une zone d’activité économique ;
- La renaturation d’un espace artificialisé ;
- La remise en culture d’une friche agricole.
Ce sont plus de 100 projets qui ont été portés depuis le lancement du programme. La reconquête de ces friches permet de respecter l’objectif Zéro Artificialisation Nette d’ici à 2050 sur le territoire, qui, dans les grandes lignes, souhaite augmenter le nombre de logements sur l’ensemble du territoire sans pour autant grignoter l’espace agricole et naturel restant sur le territoire. Un véritable défi, sachant que chaque année, on ne dénombre pas moins de 50 000 habitants de plus chaque année dans la région Ile-de-France. Cela va de même pour les entreprises, puisqu’il est nécessaire de maintenir une offre foncière et immobilière sur le territoire pour permettre aux entreprises de s’y installer et de s’y développer.
Des exemples de projets portés par le programme “Reconquérir les friches franciliennes”
Les projets lancés par le programme de Reconquête des friches franciliennes se font de plus en plus nombreux chaque année, pour répondre aux besoins cités précédemment. Les objectifs sont clairs : optimiser l’espace disponible afin d’éviter d’en grignoter (et par extension, d’en polluer) de nouveaux. Cela passe par une dépollution d’anciennes friches industrielles ou bien la végétalisation d’espace bétonnés. Souvent, les friches permettent de redonner un nouveau souffle à des communes en perte de vitesse, grâce à la création de nouveaux commerces, de nouvelles habitations et à l’implantation de nouvelles entreprises.
La plus grande friche industrielle d’Île-de-France à Aulnay-sous-Bois
Dotée de terrains totalisant une superficie de 180 hectares, la friche urbaine d’Aulnay-sous-Bois est la plus grande de la région. Rachetée en 2012 par la région et la mairie, elle doit pouvoir proposer une offre de logements, de commerces et un gisement de bureaux pour les entreprises. Ce projet se matérialise sous son appellation “Val Francilia”. Les terrains, auparavant détenus par le groupe PSA (Peugeot, Citroën, DS Automobiles), ont vu progressivement l’arrivée de nombreuses entreprises, comme une plateforme logistique de Carrefour en 2018, Chronopost ou encore Chimirec.
Actuellement en travaux, la friche devrait pouvoir à terme accueillir 3 000 nouveaux logements, un nouveau campus de formation, 30 000 m² de commerces ainsi qu’un nouveau collège. Il sera organisé autour d’un parc rivalisé et renaturé pour l’occasion : le Parc Ballanger.
Afin d’accélérer les travaux, le maire Bruno Beschizza a créé en 2019 une Société Publique Locale d’Aménagement d’Intérêt Public, un outil d’aménagement qui organise, réalise et contrôle des opérations d’aménagement en collaboration avec les collectivités locales et l’Etat.
Les docks de Ris : un écoquartier sur une ancienne friche industrielle
Les écoquartiers fleurissent sur le territoire français, et la région Ile-de-France n’est pas épargnée. La reconquête des friches est en effet l’occasion parfaite de créer des quartiers plus respectueux de l’environnement, comprenant des logements fabriqués avec des matériaux biosourcés et des espaces mettant en avant la biodiversité urbaine.
Les docks de Ris sont un de ces exemples d’écoquartiers bâtis sur d’anciennes friches, comme c’est également le cas pour la Zac de Bonne à Grenoble qui a reconquis une ancienne caserne militaire.
Le projet, situé à Ris-Orangis, dans l’Essonne, est aujourd’hui doté du label Écoquartiers de niveau 3. Il a permis la construction de plus de 1 000 logements. Particularité du quartier, les quais de seine sont mis en valeur afin d’y préserver la biodiversité grâce à la création d’une trame verte, et un nouvel espace boisé de huit hectares est également aménagé autour du Lac des Docks, véritable point d’évasion au cœur du quartier.
Enfin, une véritable offre culturelle, commerciale et sociale est également proposée, comme une nouvelle crèche ainsi qu’un nouveau groupe scolaire. Tout cela dans des bâtiments qui respectent les exigences du label BBC (Bâtiment Basse consommation). Ainsi, les besoins en chauffage et eau chaude sont couverts en grande partie par les énergies renouvelables (géothermie et biomasse), tout comme les besoins en eau qui dépendant massivement des récupérateurs d’eau de pluie et de l’infiltration dans les espaces naturels.
Références :
- https://pariscdgalliance.fr/val-francilia/
- https://www.iledefrance.fr/reconquerir-les-friches-franciliennes
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