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Ramener la nature en ville : des bienfaits sanitaires et psychologiques 

Ramener la nature en ville : les bienfaits

En ces temps de changement climatique et de prise de conscience de l’urgence à laquelle nous faisons face, il est intéressant de constater un changement de paradigme concernant la ville. Alors qu’on lui opposait jusqu’à peu la nature, elle est aujourd’hui un territoire d’expérimentations, où la nature reprend une place de choix. C’est un moyen, pour les habitants particulièrement, de retrouver un cadre de vie plus sain. Plusieurs études telles que celle de Plante et Cité démontrent en effet que côtoyer chaque jour la nature serait particulièrement bénéfique, pour la santé corporelle comme morale. Voyons en quoi ramener la nature dans la smart city pourrait influencer notre bien-être. 

Ramener la nature en ville, pour une meilleure santé 

De plus en plus, la nature est synonyme d’attractivité dans les villes. Selon sept Européens sur 10, la proximité avec un parc serait “importante à très importante” lors du choix d’un logement urbain. 

Et c’est un fait : la nature est bonne pour le corps et l’esprit. Une simple balade en forêt permet d’apaiser l’esprit tout en apportant une bonne dose d’énergie et de vitalité. Selon une étude américaine, qui a suivi pendant près de huit ans plus de 100 000 femmes, résider à proximité d’un parc permettrait d’atteindre un taux de mortalité inférieur de 12 %.  

Cela s’explique notamment par :  

  • Une atmosphère plus propice à l’effort physique. Courir ou marcher dans une forêt, par exemple, permettrait d’améliorer la santé mentale, par rapport au même effort dans un cadre urbain (selon une étude publiée dans la revue Environmental Research and Public Health). Cela, sans compter la qualité de l’air largement améliorée dans un cadre forestier, voire même dans un parc en cœur de ville. 
  • Le pouvoir des plantes, dont les vertus permettent d’évacuer le stress et d’améliorer la concentration. Des chercheurs ont prouvé que le contact avec les plantes permettrait d’atténuer la douleur des personnes malades.  
  • Une meilleure sociabilisation. Une balade dans un parc permet en effet de créer du lien et de sortir de son quotidien. Cela est d’autant plus important à l’heure actuelle où l’avènement des appareils électroniques (type smartphones) a provoqué une véritable cassure et un effritement des liens sociaux. Alors que nous passons le plus clair de notre temps envahis par des pensées (parfois – ou souvent – négatives), il a été prouvé que la nature permet de se concentrer, notamment lors des interactions sociales. 

Aujourd’hui, la majorité des Français résidant dans des aires urbaines considèrent la création d’espaces verts comme une véritable priorité, devant la création d’équipements culturels et sportifs. Il appartient donc aux pouvoirs publics de répondre à cette demande ! 

Des espaces verts à une meilleure santé mentale, il n’y a qu’un pas 

De nombreux citadins sont soumis à des situations de stress et d’anxiété quotidiennes. Cela est dû à l’intense rythme de vie auquel ils sont soumis, ainsi qu’aux nombreux stimulus qui les entourent, qu’ils soient sonores, olfactifs ou visuels (bruit et odeurs des voitures, publicités, etc.).

Selon Plante & Cité, une association angevine spécialisée dans l’ingénierie de la nature en ville, un accès à la nature permettrait notamment de réduire les manifestations du stress et de l’anxiété, de réduire la tension artérielle et le rythme cardiaque, et d’atteindre un état de relaxation. La nature permettrait de favoriser un recentrage des pensées sur l’instant présent, de la même manière que lorsque l’on pratique de la méditation de pleine conscience.

La distance est également un facteur important sur le niveau de stress et d’anxiété des citadins. En effet, selon une récente étude suédoise, les citadins vivant à moins de 300 mètres d’un espace vert présenteraient un niveau de stress bien plus faible que ceux vivant à plus de 1 km. Ramener la nature en ville, à la portée de tous les citadins, aurait donc de véritables effets bénéfiques sur la santé mentale. 

Ce n’est pas tout : la proximité de la nature améliorerait les symptômes liés à la dépression. Par exemple, l’utilisation des espaces verts permettrait de réduire la colère et la tristesse et d’augmenter les sentiments de joie et d’optimisme. On observerait une plus grande prévalence aux troubles dépressifs dans un quartier faiblement végétalisé (3,2 %) contrairement à un quartier grandement végétalisé (2,9 %). Cela s’expliquerait notamment par une pratique plus élevée des activités physiques et une meilleure sociabilisation.  

Enfin, les espaces naturels en cœur de ville permettraient de récupérer plus facilement de la fatigue mentale associée à ce rythme effréné des citadins, tout en améliorant les capacités d’attention et de concentration. Cela aurait un effet très bénéfique sur la mémoire de travail et la réflexion, cela notamment grâce à quatre points associés à ces espaces verts et tirés de la théorie de la restauration attentionnelle :  

  • La mise à distance, puisque ces espaces naturels permettent aux visiteurs de se détacher de leur quotidien et de leurs pensées drainantes. 
  • Un état de fascination, qui mobilise l’attention spontanée grâce à des stimulus positifs (comme le chant d’un oiseau).  
  • Le relâchement, parce que la visite d’un espace naturel favorise l’immersion et le sentiment de sécurité.  
  • La compatibilité, en ce sens que les espaces naturels symbolisent une préférence pour les visiteurs, qui s’approprient le lieu et s’y sentent bien.