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Les jardins partagés : quand la nature se réapproprie la ville  

Le jardin partagé : un coin de nature en ville

Depuis quelques années, les villes ne sont plus que des espaces colonisés par le bitume, dénués d’espace naturels et de végétation. La nature reprend peu à peu une place centrale dans la smart city, tout cela grâce à des projets menés à la fois par les collectivités et les riverains. Les jardins partagés, nouveaux espaces de créativité et de sociabilisation, connaissent une vraie résurgence. Ces parcelles, attribuées aux résidents, permettent de redonner à la nature une place de choix en plein cœur de la ville. Dans les grandes métropoles notamment, des centaines de ces îlots de verdure voient le jour chaque année. Mais concrètement, qu’est-ce qu’un jardin partagé ? Et comment en créer un ? Explications.

Qu’est-ce qu’un jardin partagé ?

Le jardin partagé, ou jardin communautaire, est un espace collaboratif le plus souvent géré par des groupes d’habitants qui souhaitent consacrer une partie de leur semaine au jardinage, à la plantation de fruits et de légumes ou tout simplement au badinage. Tout cela, directement dans leur quartier ! C’est un espace dans lequel les résidents se rencontrent, créent des liens, et se consacrent à un but commun : retrouver la simplicité d’une vie proche de la nature, dans un cadre de vie qui n’y était auparavant que très peu propice.

Chaque jardin fonctionne selon des règles qui ont été établies lors de sa création. Par exemple, certains jardins proposent des zones de jardinages communes (partagées avec les autres riverains), d’autres concèdent de petites parcelles de terre que chacun est libre de faire vivre comme il le souhaite.

Véritable retour à l’essentiel, la création d’un jardin partagé est également l’occasion d’expérimenter de nouvelles pratiques d’agriculture écologique. Pas question d’utiliser des pesticides ou de mettre en danger la faune et la flore locale, déjà sensibilisées !

Le jardin partagé au service de l’environnement

Un jardin partagé, ce n’est pas seulement un hobby pour ses membres : c’est aussi un véritable laboratoire d’expérimentation, au service d’une consommation plus raisonnée. Cultiver ses propres produits, c’est diminuer sa dépendance au marché, et donc à la surconsommation. C’est aussi l’assurance de manger des produits locaux, sains et peu coûteux.

Au niveau de l’espace urbain, le jardin partagé est tout aussi bénéfique puisqu’il permet de réduire les îlots de chaleur, de capturer le gaz à effet de serre et de recycler les eaux de pluie notamment grâce aux récupérateurs, qui permettent d’assurer un arrosage 100 % écologique.

Enfin, ce sont également des lieux de sensibilisation et de pédagogie, au sein desquels les habitants ainsi que leurs enfants peuvent prendre conscience des enjeux environnementaux actuels. La présence éventuelle d’insectes ou d’animaux, comme les abeilles ou les moutons, participe également à cela. Ces espèces, vitales pour l’Homme, le sont tout autant pour l’équilibre de la biodiversité. Les abeilles, notamment, participent à la pollinisation de plus de 80 % des espèces de plantes à fleurs ! Leur réintégration dans ces espaces est donc une aubaine, à la fois puisque cela permet la conservation de l’espèce, mais aussi parce que la présence de ruches permet la récolte d’un miel local et biologique.

C’est donc tout un écosystème à part entière qui est porté par la création d’un jardin partagé. C’est un lieu vivant dans lequel la nature reprend ses droits sur des villes en cruel manque de végétation.

C’est également un lieu qui fait la fierté de ceux qui y participent. Il n’y a, en effet, rien de plus valorisant que de récolter le fruit de son dur labeur !

Comment mettre en place un jardin partagé ?

Afin de mettre en place un jardin partagé, il est obligatoire de se rapprocher de la mairie de la commune concernée.

Après avoir choisi un lieu propice à la mise en place d’un tel projet (cela peut être un terrain appartenant à un propriétaire ou bien à la municipalité), les habitants créent une association afin de faciliter grandement les démarches administratives consécutives à la création du jardin partagé. Ensuite, le projet est présenté à la collectivité, qui le valide – ou non.

Dans certaines communes, un terrain peut être mis à disposition directement par la municipalité, après inscription sur une liste d’attente (le délai varie grandement en fonction de la commune).

Les coûts de création ne sont généralement pas élevés : il vous faudra simplement souscrire à une assurance responsabilité civile, qui s’élève à une centaine d’euros. Le prix des outils, des semences ainsi que de certaines infrastructures sont également à votre charge (la construction d’un cabanon, par exemple).

Nantes : une commune en avance sur la gestion des jardins partagés

La ville de Nantes, en France, a adopté une politique de soutien aux jardins partagés afin d’accompagner leur développement et leur aménagement sur l’ensemble des communes de la métropole.

Le résultat : 1 200 parcelles ont été mises à disposition des habitants, réparties sur 35 sites dédiés. Cela représente plus de 24 hectares de culture !

Implantées tout particulièrement dans les quartiers populaires, ces parcelles permettent de végétaliser les abords des tours et de favoriser le lien social et culturel entre les habitants. Elles sont également les garantes d’une véritable identité de quartier, puisque les habitants participent activement à la création du paysage de leur lieu de vie.

Particularité nantaise, les associations de jardins familiaux ont signé une charte collective interdisant l’utilisation des pesticides et prônant la culture de végétaux adaptés au sol et au climat local.

Aujourd’hui, ces parcelles sont victimes de leur succès, puisqu’il faut attendre plus de 3 ans avant de s’en voir attribuer une ! Un mal pour un bien.