La ville de Paris a lancé l’initiative : elle souhaite intégrer dans son Plan Local d’Urbanisme des notions bioclimatiques, de préservation de la biodiversité urbaine et de végétalisation des façades et des toits. Les enjeux climatiques et environnementaux sont au cœur de ce projet qui s’est déroulé en concertation avec les citoyens et les parties prenantes. Ce PLU pourrait devenir la norme afin de répondre aux enjeux climatiques actuels, notamment pour lutter contre la pollution dans la smart city. Voyons comment la ville de demain prendra en compte l’environnement au cœur de son urbanisme.
Qu’est-ce qu’un PLU bioclimatique ?
Le plan local d’urbanisme est un document qui fixe toutes les règles d’urbanisme d’une commune ou d’un groupement de communes. Il définit les orientations globales de l’ensemble du projet d’aménagement. Il fixe également les règles de modification et/ou de construction des logements des particuliers.
Le PLU se décline en plusieurs outils réglementaires :
- Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), qui définit les orientations stratégiques du projet urbain.
- Le règlement écrit et graphique, qui fixe les règles générales et particulières applicables à chaque zone du territoire (hauteur des bâtiments, densité, implantation, aspect extérieur, etc.).
- Les Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP), qui précisent les modalités d’aménagement de certains secteurs ou thématiques (logement social, patrimoine, biodiversité, etc.).
- Les annexes, qui regroupent des informations complémentaires (servitudes d’utilité publique, zonage acoustique, etc.).
Le PLU bioclimatique intègre des notions environnementales en son sein. Il place une importance capitale sur la réduction des émissions de carbones liées aux chantiers de construction, ainsi qu’aux bâtiments existants et en projet. Sont ainsi privilégiés :
- La rénovation énergétique
- La lutte contre les îlots de chaleur
- La végétalisation des espaces
Il repose donc sur une analyse du climat, du relief, de l’orientation, de la végétation, des sols, de l’hydrographie et des réseaux existants du territoire. Il définit ensuite des règles d’urbanisme adaptées à chaque zone, en tenant compte des besoins et des potentialités de chaque secteur. Par exemple, il peut favoriser l’implantation de bâtiments à faible consommation énergétique, orientés au sud et protégés du vent, ou encore encourager la création d’espaces verts, de toitures végétalisées ou de zones humides pour réguler la température et l’humidité.
Le PLU bioclimatique : une initiative écologique et participative de la ville de Paris
Les objectifs de la ville de Paris sont clairs : il s’agit de faire face au changement climatique et d’adapter la ville afin de réduire la pollution liée à ses habitations, ses industries et ses habitants. Ainsi, c’est pour répondre à ces enjeux qu’elle a entamé un projet de PLU “bioclimatique”, en concertation avec les habitants (notamment grâce à une plateforme en ligne) et les partis prenants. On a recensé plus de 11 000 participants, qui ont pu prendre part aux délibérations sur neuf sujets importants, répartis en trois grandes parties :
- Une ville en transition, vertueuse et résiliente : Il s’agit d’encourager la sobriété énergétique, de limiter la production de déchets lors des chantiers, de diminuer l’imperméabilité des sols, d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la ville et de renforcer la résilience des bâtiments face aux risques naturels ou sanitaires.
- Une ville inclusive, productive et solidaire : il s’agit ensuite de promouvoir l’innovation durable, d’inciter la mixité sociale dans les logements, l’agriculture urbaine et les transports fluviaux.
- Une ville qui considère et valorise ses identités urbaines : il s’agit enfin de préserver le patrimoine historique, architectural et paysager de la ville, tout en transformant l’existant pour l’adapter aux besoins actuels et futurs. Il est également question de favoriser la biodiversité et la végétalisation des espaces libres.
Cette initiative entre dans le cadre des réflexions liées à l’avenir de la ville de Paris à l’horizon 2030, auxquelles les Parisiens sont également invités à participer. Dans l’ensemble, la plupart souhaitent voir des logements avec une plus grande mixité sociale, une plus grande place à la végétation dans les rues et sur les immeubles de la capitale, un développement des transports fluviaux et ferroviaires, etc.
La Mairie a fait part, lors des consultations, de l’importance de la rénovation des logements existants face à la destruction et à la reconstruction de nouveaux bâtiments. L’utilisation de matériaux biosourcés et de méthodes de constructions plus écologiques permet de réduire considérablement l’impact des chantiers et de la rénovation énergétique.
L’objectif de la ville de Paris de créer le premier PLU bioclimatique de France pourrait très certainement donner des idées aux autres grandes métropoles, surtout dans cette période de forte urgence climatique. Idéalement, la préservation de l’environnement et de la biodiversité ne doit plus être une option, mais une véritable priorité dans la ville de demain.
