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Le téléphérique urbain, un mode de transport durable et d’avenir ?

Téléphérique urbain

Le téléphérique urbain est un mode de transport par câble écologique, qui permet notamment de franchir des obstacles (collines, autoroutes, rivières, etc.) sans modifier artificiellement les sols et en n’émettant aucun gaz à effet de serre. On compte de plus en plus de projets de téléphériques urbains dans les smart city, à l’image du téléphérique de Grenoble Bastille, celui de Toulouse ou encore celui de Brest. 

Le téléphérique urbain : fonctionnement et durabilité  

Le téléphérique urbain par câble regroupe l’ensemble des transports qui utilisent un câble afin d’assurer la traction des véhicules. On compte dans cette catégorie les funiculaires, téléphériques, ainsi que les tramways. 

La catégorie téléphérique, qui nous intéresse particulièrement aujourd’hui, a connu un essor remarqué au début du siècle précédent, notamment grâce à son succès dans certaines villes comme Medellin et Rio. La télécabine de Grenoble a par exemple été établie en 1934.  

Ces installations ont vu le jour afin de répondre à des configurations géographiques très particulières : la présence d’un fleuve, l’accès à des îles ou encore le survol d’une colline. Elles ont la particularité d’être bien moins chères à mettre en place que des métropolitains ou des tramways. Et surtout, elles n’entrainent que très peu de modifications de sols ! Nul besoin de creuser ou de mettre en place un système de rails, seulement un système de pilonnes qui sortent directement du sol.  

Leur utilisation est, dans la plupart des villes, principalement à vocation touristique. Les télécabines constituent en effet des attractions attrayantes pour les touristes qui souhaitent observer des points notables dans une ville. Pour autant, de plus en plus de villes utilisent des téléphériques pour le transport d’habitants. Des projets de téléphérique de transport ont d’ailleurs été étudiés dans plusieurs villes, comme par exemple Lyon ou encore Toulouse. Alors que ce projet a été abandonné à Lyon, il a bien vu le jour à Toulouse (sous le nom de Teleo) et constitue aujourd’hui le plus long système de téléphérique urbain de France. La moyenne de fréquentation est aujourd’hui comprise entre 7 000 et 7 500 personnes par jour !  

Sa vocation était simple : désengorger le périphérique toulousain et permettre aux étudiants et aux personnels hospitaliers de rejoindre leurs différents lieux de travail. Il passe notamment au-dessus de la Garonne et de la Colline Pech-David. 

Là est donc tout l’objectif du téléphérique urbain : proposer un moyen de transport durable et fonctionnel, désengorger les grandes artères et franchir des obstacles infranchissables avec d’autres moyens de transports 

Une véritable aubaine pour la smart city !  

Les téléphériques urbains en France : projets, abandons et réussites  

À l’instar du téléphérique nouvellement ouvert à Toulouse, de nombreux projets existent ou sont en cours d’étude/de réalisation en France :  

  • Le téléphérique de Brest, qui a ouvert en 2016, permet la traversée du fleuve Penfeld. Il a une longueur de 420 m et transporte aujourd’hui une moyenne de 1 500 passagers par jour. Le projet a coûté environ 19 millions d’euros, alors que la construction d’un pont aurait pu en coûter jusqu’à 60 millions ! 
  • Le téléphérique de Grenoble : construit en 1934, il a une longueur de 700 m. La fréquentation annuelle est de plus de 260 000 passagers. Il n’est cependant pas intégré au réseau de transports de la ville et est donc avant tout considéré comme un transport “touristique”.  
  • Des projets de téléphériques urbains sont en cours d’étude en Île-de-France. On en compte actuellement plus de 13 ! Le Cable A – Televal est le projet le plus avancé et devrait ouvrir à l’horizon 2023-2024. Il permettra de relier les communes de Villeneuve-Saint-Georges, Valenton, Limeil-Brévannes et Créteil. Il pourra transporter jusqu’à 13 000 passagers quotidiennement. 
  • D’autres projets ont finalement été annulés comme le téléphérique de Lyon, qui devait relier la ville de Lyon à celle de Francheville. Il en va de même pour le projet de télécabines de Fleury les Aubrais, baptisé “Interives”. La cause ? Des mouvements citoyens contestataires invoquant une “pollution visuelle” néfaste.  

Le téléphérique est donc un transport urbain avantageux. Pour autant il n’est pas autant développé qu’il le pourrait en France. En cause, une loi de 1941 qui empêche le survol des habitations par des cabines. Les lignes de téléphérique doivent donc se situer en dehors des villes ou dans des zones non habitées, ce qui rend leur construction particulièrement compliquée. Mais la faute également à des contestations citoyennes et d’opposition politique qui qualifient les téléphériques urbains de pollutions visuelles, nuisant à la beauté des villes. Ainsi, d’autres modes de transport en commun sont parfois privilégiés, comme l’agrandissement des lignes de métro déjà existantes ou bien la mise en place de lignes de tramways.  

Cela pose donc une véritable question sur l’avenir des téléphériques urbains en France. Pourtant, des projets de grande envergure comme le Téléo à Toulouse pourraient bien donner l’envie aux élus locaux de développer ces modes de transport, puisque ce dernier est aujourd’hui considéré comme un véritable succès par la commune, avec 1 million de tickets validés au 22 décembre 2022, soit 10 mois après son ouverture !