A quoi ressemblera la mobilité dans la smart city ? Comment vont demain être gérés à la fois la circulation et le stationnement des véhicules, pour contribuer à une ville nouvelle, plus propre, attractive économiquement et durablement ? Voici plusieurs pistes actuellement à l’étude pour optimiser le stationnement en ville et en faire un élément nouveau, gonflé aux services et autres « petits plus » pour automobilistes.
Se garer aujourd’hui et demain
Actuellement, nous disposons déjà dans nos véhicules ou au travers d’applications sur mobile d’outils intelligents pour nous aider lorsque nous sommes au volant. Il s’agit de solutions qui nous indiquent par exemple les embouteillages, les accidents ou encore l’état des routes. Des aides devenues indispensables tant la mobilité urbaine s’est accentuée. On note une augmentation du nombre de déplacements à l’aide de véhicules personnels en comparaison avec les déplacements réalisés en transports en commun. Oui, les voitures sont toujours plus nombreuses sur nos routes, et cela influe directement sur le stationnement. Car avec un réseau saturé ou au moins très dense, nous perdons énormément de temps à glaner un stationnement disponible.
Selon Zheng et al., dans une étude menée en 2015, 30 % des embouteillages sont causés par des véhicules à la recherche d’une place. On le comprend, connaître à l’avance les places disponibles permettrait de surmonter – en partie – ce problème. D’autant qu’en plus d’une forte congestion, des automobilistes qui sont à la recherche de cette place miracle contribuent également à la pollution de l’air ambiant. La planification et la « prévision » des places de stationnement disponibles est une issue possible.
Là où l’on va, on n’a pas besoin de parking
Lorsque vous utilisez votre voiture, vous vous déplacez d’un point A à un point B. Puis vous répétez cette opération si vous avez un autre déplacement à effectuer. À chaque fois, un stationnement est nécessaire. Il peut s’effectuer dans un parking public, à l’aide d’une place dans un parking privé. Il existe des solutions de parking dans la rue, d’autres en sous-sol ou même des parkings géants à étage.
Et si, demain, vous n’aviez plus besoin de parking ? Selon une étude qui s’intéresse au futur de la mobilité, Deloitte estime qu’à l’horizon 2040, la moitié des déplacements s’effectuant aux États-Unis pourraient l’être dans des voitures autonomes disponibles à la demande. Et alors ? Ces véhicules n’auraient pas besoin de places de stationnement, du moins pas au sens où nous les connaissons aujourd’hui.
Dans des zones qui seraient fortement desservies par des voitures autonomes, la demande pour le stationnement pourrait chuter. Les parkings évolueraient alors vers une nouvelle forme.
- Les services additionnels pourraient prendre place dans les espaces de parking en intégrant par exemple des stations de recharge pour voitures électriques, une sécurisation du véhicule ou encore des solutions pour l’entretien courant.
- Ce n’est sans doute plus vous qui irez garer votre voiture. Des solutions de gestion de l’espace pourraient attribuer à un véhicule une place optimale… avec un robot qui l’achemine.
- Connectés, les différents parkings d’une ville pourraient communiquer entre eux avec par exemple des tarifs unifiés ou encore la possibilité de régler votre stationnement n’importe où.
Le parking de demain sera majoritairement un parking souterrain. Les parkings actuels vont devoir être reconvertis pour être adaptés à un usage nouveau, multimodal. Surtout, c’est la construction d’espaces architecturaux en sous-sol qui va désormais être privilégiée afin d’optimiser l’utilisation de l’espace.
Pour limiter le phénomène d’étalement urbain, une stratégie de « Groundscaping » qui prévoit une utilisation rationnelle de l’espace est en train d’émerger. On doit cette approche nouvelle à Dominique Perrault, spécialiste de la réinvention des espaces souterrains. Selon lui, « le sous-sol des villes et la frontière immobilière du XXIe siècle. Avec ce concept, il est possible de répondre parfaitement à ces enjeux ».
Le stationnement, un sujet trop politique ?
Si plusieurs grands opérateurs se sont emparés du sujet et réfléchissent dès maintenant à la construction des parkings de demain, il n’en reste pas moins que la question du stationnement est éminemment politique. La régulation du stationnement est un levier essentiel des politiques d’aménagement de l’espace public urbain, ce qui en fait un sujet dont le contrôle est encore majoritairement opéré par les collectivités territoriales. La sphère politique est-elle trop impliquée ? Ne faudrait-il pas une plus grande implication d’acteurs privés pour faire changer les habitudes ?
En France, la conception et la gestion de l’organisation du stationnement s’effectue à l’échelle de l’agglomération, mais il manque trop souvent une coordination à l’échelle intercommunale et même au-delà… Mais la smart city, portée par de nouveaux acteurs avec une vision innovante, est en train d’émerger.
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