Aller au contenu

Comment se traduit la sobriété énergétique dans la smart city ?

La sobriété énergétique dans la smart city

L’heure est à la sobriété énergétique ! Et c’est bien en ce sens que les smart cities, villes de demain, souhaitent se diriger. Grâce à des innovations et à la notion de “smart grid”, la gestion de l’énergie ainsi que la consommation sont optimisées pour satisfaire les besoins des habitants tout en protégeant l’environnement. Plusieurs villes françaises ont déjà mis en place des solutions particulièrement innovantes, c’est le cas de Grenoble et de Nice. 

L’une des préoccupations principales reste la gestion de l’éclairage public, qui représente en France une consommation de 56 TWh et une émission de 5,6 tonnes de CO² dans l’atmosphère. Des solutions, comme les éclairages intelligents qui s’allument et s’éteignent en fonction des besoins, constituent une première étape vers une décarbonisation totale de l’énergie en ville. Voyons cela de plus près.  

Quelles actions concrètes sont imaginées pour réduire la consommation énergétique dans la ville de demain ?  

La sobriété énergétique est un concept qui vise à réduire la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant le bien-être et le développement des populations. Elle implique une transformation des modes de production, de distribution et d’usage de l’énergie, ainsi qu’une modification des comportements individuels et collectifs. 

La smart city, ou ville intelligente, est un modèle urbain qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour optimiser la gestion des ressources, des services et des infrastructures, et améliorer la qualité de vie des habitants. Elle vise à répondre aux défis environnementaux, sociaux et économiques liés à l’urbanisation croissante. 

La sobriété énergétique et la smart city sont donc deux notions complémentaires, qui se traduisent par des actions concrètes dans différents domaines : 

  • L’éclairage public : il représente une part importante de la consommation électrique des collectivités. La smart city propose des solutions d’éclairage intelligent, qui adaptent l’intensité lumineuse en fonction des besoins, des conditions extérieures et des horaires. L’utilisation de lampes LED et de systèmes connectés permet de réaliser des économies d’énergie et de réduire les nuisances lumineuses. 
  • Les énergies locales : la smart city favorise la production locale d’énergies renouvelables, comme le solaire, l’éolien ou la biomasse, pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de CO2. Elle utilise également les réseaux intelligents (smart grids) pour gérer la distribution et la consommation d’énergie, en tenant compte des fluctuations de l’offre et de la demande. 
  • Le bâtiment : il est responsable d’une part importante de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. La smart city encourage la construction et la rénovation énergétique des bâtiments, en utilisant des matériaux isolants, des systèmes de chauffage et de climatisation performants, ou encore des capteurs intelligents. Elle vise à créer des quartiers bas-carbone, qui intègrent les principes du développement durable dans leur conception et leur fonctionnement. 
  • La mobilité : elle est un enjeu majeur pour la qualité de l’air, le climat et la santé publique. La smart city promeut une mobilité électrique, qui repose sur l’utilisation de véhicules propres, comme les voitures, les bus ou les vélos électriques. Elle développe également des solutions de mobilité partagée, comme le covoiturage ou l’autopartage, pour réduire le nombre de véhicules en circulation. 
  • L’engagement citoyen : il est essentiel pour réussir la transition énergétique et écologique. La smart city implique les habitants dans la conception et la gestion de leur ville, en leur donnant accès à des informations et à des services numériques. Elle les sensibilise aux enjeux de la sobriété énergétique et les incite à adopter des comportements responsables. 

Des exemples de smart cities sobres énergétiquement 

Un exemple de smart city sobre énergétiquement est la ville de Grenoble, qui a mis en place un projet ambitieux nommé GreEn-ER. Ce projet vise à créer un campus universitaire exemplaire en matière d’efficacité énergétique, de production d’énergies renouvelables et de mobilité durable. Le campus est équipé de panneaux solaires, de pompes à chaleur, de bornes de recharge pour véhicules électriques et de capteurs intelligents pour optimiser la gestion de l’énergie. Le campus est également relié à un réseau de chaleur urbain alimenté par la biomasse et la géothermie. 

Le projet GreEn-ER a permis de réduire de 40 % la consommation d’énergie du campus et de diviser par deux ses émissions de CO2. 

Un autre exemple de smart city sobre énergétiquement est celui de la ville de Nice, qui a lancé en 2012 le projet Nice Grid, un démonstrateur de réseau électrique intelligent (smart grid) qui vise à intégrer les énergies renouvelables, à stocker l’électricité produite localement et à adapter la demande à l’offre en temps réel. Ce projet permet de réduire les émissions de CO2, de diminuer la dépendance aux énergies fossiles et de renforcer la résilience du territoire face aux aléas climatiques. 

Le projet Nice Grid repose sur trois principaux axes : 

  • L’intégration massive de l’énergie solaire photovoltaïque dans le réseau de distribution, avec plus de 1 500 installations réparties sur 25 communes de la Métropole ; 
  • La gestion optimisée de la demande en électricité, grâce à des équipements intelligents installés chez les clients volontaires, qui leur permettent de moduler leur consommation en fonction des besoins du réseau et des prix de l’énergie ; 
  • Le stockage de l’énergie, à la fois centralisé avec une batterie lithium-ion de 1 MW et décentralisé avec des batteries domestiques chez les clients solaires, qui contribuent à lisser les fluctuations de production et de consommation.