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Le véhicule autonome, ou automatisé, est en vogue en ce moment. Ce mode de déplacement, possible futur de la mobilité dans les smart city, est-il vraiment écologique ? À première vue, il semblerait que non. En effet, il entraînerait même, selon une étude de La Fabrique, une hausse de la consommation énergétique du parc automobile. Alors quelles sont les solutions écologiques pour que le véhicule autonome respecte les objectifs de décarbonisation internationaux ? Réponses.
Qu’est-ce qu’un véhicule autonome ?
Jusqu’alors réservés aux films de science-fiction et aux esprits imaginatifs, certains véhicules autonomes jonchent désormais nos rues.
Concrètement, un véhicule autonome est une voiture qui peut fonctionner sans aucune intervention humaine, dans un environnement normal (c’est-à-dire sur les mêmes routes que les véhicules normaux). Ce sont des voitures hyperconnectées, qui embarquent un grand nombre de capteurs, de radars et de caméras afin d’assurer la sécurité des passagers et des piétons. Elles sont pensées de façon à respecter le Code de la route tout en évitant les obstacles.
Cette voiture est contrôlée par une intelligence artificielle qui prend des décisions importantes concernant l’accélération et le freinage, par exemple.
La conduite autonome de niveau 3 est autorisée depuis septembre 2022 en France. Pour autant, de nombreuses questions sur la sécurité des usagers sont à se poser. Et quid de l’impact sur l’environnement, quand on sait que l’avenir est à l’amélioration des transports en commun et à la valorisation des modes de transport doux (vélo, trottinette, etc.) ?
Des exemples d’utilisation d’une voiture autonome
On note de nombreux exemples de véhicules autonomes actuellement.
En France, l’entreprise lyonnaise Navya est un fleuron du secteur. Les navettes autonomes de l’entreprise ont fleuri dans plusieurs pays : Suisse, Singapour, Etats-Unis, etc. Dès 2016, une expérimentation a été lancée dans le quartier de la Confluence, à Lyon. Ces navettes ont pu emmener les touristes sur un parcours sécurisé sans circulation. Après quatre ans, cette expérimentation s’est arrêtée.
Malheureusement, l’entreprise a déposé le bilan en janvier 2023, faute d’investissements. Cela marquerait-il la fin prématurée de la technologie des véhicules autonomes ? Présentée il y a quelques années comme le futur de la mobilité, les investisseurs sont aujourd’hui bien plus frileux. Les navettes autonomes à vocation touristiques ne sont donc pas prêtes de devenir la norme dans les territoires urbains.
Pour une mobilité autonome personnelle, on peut citer comme exemple les véhicules Tesla. L’option de conduite entièrement autonome est disponible sur ces véhicules pour la coquette somme de 7 500 €.
Son utilisation est démocratisée dans de nombreux pays. Pour autant, on dénote des problèmes de sécurité qui peuvent venir influencer négativement l’opinion publique sur les véhicules autonomes. Accidents, accélérations impromptues, le futur de cette mobilité est encore aujourd’hui bien incertain.
La technologie de mobilité autonome n’est ainsi pas encore totalement aboutie, posant encore des problèmes au niveau de la sécurité des usagers et des piétons. Pour autant, de nombreuses entreprises cherchent encore à démocratiser ce mode de déplacement nouvelle génération. Parfois au grand dam des objectifs de décarbonisation.
Quid de l’assurance d’une voiture autonome ?
Les voitures intelligentes transforment l’assurance automobile en réduisant les accidents grâce aux systèmes d’assistance à la conduite, entraînant potentiellement des baisses de primes.
Assurance et voiture intelligente cohabitent pour s’adapter à ce nouveau marché. Les assureurs adoptent des modèles de tarification basés sur l’usage des données des véhicules connectés, tandis que la responsabilité en cas d’accident avec un véhicule autonome devient un enjeu complexe, impliquant fabricants et développeurs de logiciels.
De plus, la cybersécurité et la protection des données sont désormais des risques à couvrir. En outre, les réparations plus coûteuses et les réclamations fondées sur des données techniques redéfinissent le processus d’indemnisation.
Le paysage de l’assurance automobile se transforme donc en introduisant de nouvelles possibilités de tarification basées sur l’usage, en redistribuant les responsabilités en cas d’accident, et en intégrant des risques numériques. Cela obligera les assureurs à innover dans leurs offres et à adapter leurs stratégies pour répondre aux besoins de ce nouveau marché.
Écologie et véhicule autonome : un mariage pas si évident ?
Un rapport publié par le Think thank La Fabrique en 2021 [1] évalue le rôle du véhicule autonome sur la transition énergétique. Et les données ne sont pas rassurantes.
Considérée comme “trop peu mature”, elle arriverait bien trop tard pour répondre à l’objectif européen de neutralité carbone totale d’ici à 2050. En effet, bien que certains véhicules autonomes soient déjà présents sur le marché, ce mode de transport innovant ne serait démocratisé qu’à partir de 2030 au plus tôt.
De plus, le développement de la mobilité autonome pourrait venir, à terme, concurrencer les réseaux de transports en commun, et ainsi augmenter la consommation énergétique des véhicules. Plus pratiques, mieux équipés et permettant de s’arrêter près du domicile, les véhicules autonomes pourraient pousser les consommateurs à abandonnerisr progressivement les réseaux de transports publics, si la technologie venait à se développer davantage.
Résultat : l’augmentation de la consommation énergétique serait bien plus probable que sa réduction, selon la plupart des résultats obtenus. La consommation du parc automobile pourrait même augmenter jusqu’à 200 %.
Sans compter la pollution engendrée par la construction de ces véhicules qui, si leur utilisation se voit popularisée, pourrait exploser. Tout comme leur maintenance ainsi que la construction des infrastructures permettant de les faire fonctionner.
Dans un contexte de transition énergétique, donc, le véhicule autonome n’apparaît pas comme une solution adéquate, en tout cas si le modèle actuel n’est pas repensé pour atteindre les objectifs de décarbonisation totale. Les investissements nécessaires pour la mise en place d’une infrastructure dédiée à ces véhicules se feraient au détriment de l’amélioration des réseaux de transports en commun et de la valorisation des transports doux.
Ainsi, si le véhicule autonome peut trouver sa place dans la smart city dans les années à venir, cela ne doit pas devenir une priorité. Il faut avant tout repenser les déplacements urbains pour faciliter la mobilité des usagers, et trouver des solutions écologiques pour donner tout son sens à la mobilité autonome, dans un contexte où la protection de la planète et l’économie d’énergie doivent être une priorité.
La mobilité partagée autonome : une solution plus écologique
Afin de repenser la mobilité dans le paysage urbain, l’avenir du véhicule autonome pourrait se trouver dans le partage entre usagers.
Une solution serait de proposer ces véhicules en autopartage. Par exemple, un véhicule acheté par un ménage pourrait être proposé sur des applications dédiées et profiter à un autre usager lorsqu’elle n’est pas utilisée par ses propriétaires. L’autonomie faciliterait d’ailleurs la chose, puisqu’il n’y aurait plus besoin d’interaction avec le client. Tout serait automatisé, simple et efficace.
Autre solution, le covoiturage en transport autonome. Afin de respecter l’environnement et de proposer une mobilité efficace, les véhicules autonomes pourraient tout simplement être partagés entre consommateurs pour les amener d’un point A à un point B. Largement démocratisé aujourd’hui, le covoiturage deviendrait encore plus accessible, tout en répondant aux besoins des consommateurs actuels : envie de tranquillité, arrêts spécifiques, etc.
Le véhicule autonome ne peut donc être écologique que si sa production est limitée tout en permettant au plus grand nombre d’en profiter. Son utilisation en collectif est ainsi un moyen de répondre à cette problématique, pour améliorer la mobilité en ville et atteindre les objectifs de décarbonisation.
L’avenir de la mobilité autonome n’est pas encore complètement tracé. Malgré des innovations en la matière, les expérimentations ne sont pas toujours concluantes. Afin d’en faire un mode de déplacement de qualité, les entreprises vont devoir redoubler d’effort pour donner un sens à la démocratisation de ces technologies dans les smart cities.
Références :
- [1] Source de l’étude : https://www.lafabriqueecologique.fr/etude-le-vehicule-autonome-quel-role-dans-la-transition-mobilitaire/
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